La Côte d'Ivoire franchit l'étape cruciale d'élimination de la maladie du sommeil en tant que problème de santé publique
La Côte d’Ivoire a officiellement éliminé la « maladie du sommeil » comme problème de santé publique. Le pays est le deuxième en Afrique à passer ce cap.
La Côte d'Ivoire a réussi à éliminer la trypanosomiase humaine africaine, également connue sous le nom de « maladie du sommeil », en tant que problème de santé publique, devenant ainsi le deuxième pays africain après le Togo à recevoir la validation de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
« Je consacre ce moment important à des décennies de travail acharné et à la contribution individuelle de chaque travailleur de la santé qui a bravé certains des défis les plus difficiles pour atteindre les populations, souvent dans des zones rurales éloignées », a déclaré Dr Aka Aouélé, ministre de la Santé et de l'Hygiène publique de Côte d'Ivoire. « Notre défi consiste maintenant à maintenir le niveau de surveillance requis et, avec l'aide de tous, à parvenir à l'interruption de la transmission de la THA d'ici 2030. »
La Côte d'Ivoire a signalé des centaines de cas par an au cours des années 1990. Ces cas ont progressivement diminué lors des deux dernières décennies et, ces dernières années, le pays a signalé moins de 10 cas par an. À ce faible niveau, on peut dire que la maladie a été éliminée en tant que problème de santé publique.
Ce résultat est attribué à de solides mesures de contrôle et de surveillance, au dépistage actif (et passif) des populations à risque et à la lutte ciblée contre les vecteurs, qui ont contribué à réduire fortement le nombre de cas dans les zones de transmission. Les hôpitaux et les centres de santé ont procédé au contrôle des patients en utilisant des examens diagnostiques spécifiques et des unités mobiles de laboratoire ont procédé au dépistage des populations dans les villages.
" Ce succès de la Côte d'Ivoire est une étape importante en l'Afrique sur la voie de l'élimination de la maladie du sommeil ", Dr Matshidiso Moeti
Le traitement des personnes infectées signifiait que le vecteur, la mouche tsé-tsé, ne pouvait plus transmettre la maladie à d'autres personnes. Il a fallu maintenir cette situation pendant des années pour éliminer progressivement la maladie.
« Ce succès de la Côte d'Ivoire marque une étape importante qui rapproche l'Afrique de l'élimination de la maladie du sommeil », a déclaré Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique. « Les mesures de lutte soutenues au cours des deux dernières décennies ont entraîné une baisse significative du nombre de cas - un signe positif que de nombreux pays franchiront bientôt ce cap. »
« Le résultat auquel la Côte d’Ivoire est parvenue après plusieurs décennies de lutte contre la Trypanosomiase Humaine Africaine, traduit l’excellent leadership du Ministère de la santé et de l’hygiène publique à travers la Direction du Programme d’élimination de la THA. Il est également l’expression de l’engagement et de la détermination des Directions régionales et départementales de la santé, des professionnels de la santé, de l’adhésion des communautés aux stratégies de lutte et de la vitalité du partenariat », a ajouté le Représentant de l’OMS en Côte d’Ivoire, Dr Jean Marie Vianny Yameogo.
Deux autres pays - le Bénin et la Guinée Equatoriale - ont soumis leurs dossiers à l'OMS, demandant la validation de l'élimination en tant que problème de santé publique.
Sous la coordination de l'OMS, les programmes nationaux de lutte contre la maladie, les agences de coopération bilatérale et les organisations non gouvernementales ont permis de réduire considérablement le nombre de cas de la maladie, qui a atteint un niveau sans précédent de moins de mille cas dans le monde avant 2020.
La maladie du sommeil est une maladie potentiellement mortelle qui se propage par la piqûre d'une mouche tsé-tsé infectée, une espèce indigène du continent africain. Plus de 60 millions de personnes dans 36 pays, qui vivent principalement dans les zones rurales de l'Afrique de l'Est, du Centre et de l'Ouest, risquent de contracter la maladie.