Trois jours d’échanges avec des étudiants pour mieux comprendre la réforme et les activités des Nations Unies en Côte d’Ivoire

" Soyez scientifiquement curieux ! ", c’est en ces termes que le Directeur des affaires académiques du Réseau des Universités des Sciences et Technologies d'Afrique (RUSTA), Ismaël Dally, s’est adressé aux étudiants de cet institut, lors de l’ouverture, le 20 avril 2021 à Abidjan, du séminaire sur la Coordination des activités pour le développement et les organisations du Système des Nations Unies.

Durant 3 jours - du 20 au 22 avril 2021 - une cinquantaine d’étudiants en 3ème année de l’Université RUSTA ont échangé avec le Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies pour le Développement (SNUD) en Côte d’Ivoire, Philippe Poinsot et son équipe, ainsi qu’avec les représentants de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), sur l’évolution des Nations Unies, ses agences et leurs interventions en matière de développement durable en Côte d’Ivoire.  

L’équipe du Bureau du Coordonnateur résident a lancé, le 20 avril, la première session d’échanges avec les étudiants. Le rôle des Nations Unies, sa récente réforme, les Objectifs de Développement Durable (ODD) et le soutien du SNUD à la Cote d’Ivoire pour réaliser les ODD sont les principaux sujets abordés au cours de cette première session.

L’ONU a-t-elle répondu à vos attentes ?

Pour entamer les échanges, cette question d’emblée du Coordonnateur résident aux étudiants « Depuis sa création, pensez-vous que l’ONU a répondu aux attentes des pays, notamment ceux africains ? ».

Avis partagés des étudiants sur le sujet. « Après l’échec de l’ex-Société des Nations (SDN), le monde a connu de nombreuses évolutions grâce à l’action de l’ONU. En Afrique par exemple, la vague de décolonisation des années 60 est à mettre aussi au crédit des Nations Unies qui ont été très actifs pour réclamer l’auto-détermination des pays africains et favoriser ainsi leur développement », a estimé Thiero Lamine, en 3ème année de Management des organisations. Félicité Agouelado, étudiante en Finance comptabilité, elle, n’était pas cet avis. « Les conflits armés, la pauvreté grandissante, les changements climatiques sont autant de défis non résolus qui montrent qu’il reste encore beaucoup à faire pour l’ONU. Par exemple, sur les migrations, l’ONU devrait agir davantage afin que les jeunes africains ne risquent pas leurs vies dans la Méditerranée et pour qu’ils restent dans leurs pays et contribuent ainsi au développement de leurs communautés », affirmait la jeune étudiante.

« C’est pour pouvoir mieux répondre à ces défis que les Etats membres de l’ONU ont adopté l’Agenda 2030 et ses 17 objectifs de développement durable avec la promesse de “ne laisser personne de côté’’. Cet agenda ambitieux et l’échelle des défis exigeaient une réforme ambitieuse et approfondie du Système des Nations Unies pour le Développement pour un appui plus efficace et adapté aux besoins des pays », a expliqué Philippe Poinsot pour justifier la nouvelle réforme des Nations Unies et l’iimportance des ODD. « Notre priorité maintenant en Côte d’Ivoire est de mettre en œuvre le Cadre de Coopération pour le Développement Durable (CCDD) 2021-2025 que nous venons de signer avec le Gouvernement », a ajouté le plus haut responsable des Nations Unies en Côte d’Ivoire.  

« La mise en œuvre du CCDD permettra aux Nations Unies sur les 5 prochaines années de mieux accompagner la Côte d’Ivoire dans l’atteinte des ODD et d’améliorer les conditions de vie des populations vulnérables », a-t-il relevé face aux étudiants lors de cette première session d’échanges.

Agriculture, sécurité alimentaire et industrialisation au cœur des échanges

Le lendemain, 21 avril 2021, ce fut au tour la FAO d’expliquer aux étudiants de RUSTA Universités, son fonctionnement, ses activités et ses projets en Côte d’Ivoire.

Neuf experts de cette agence se sont succédé pour développer des thèmes liés à l’appui de la FAO à la Côte d’Ivoire en matière d’agriculture et de sécurité alimentaire. « Nos interventions en Côte d’Ivoire sont orientées vers la promotion des systèmes alimentaires durables et sensibles à la nutrition, de la résilience, de la gestion durable de l’environnement et des ressources et de l’autonomisation des jeunes et des femmes via ces systèmes alimentaires », a indiqué le Représentant de la FAO en Côte d’Ivoire, Samy Gaiji.

« Notre rôle aujourd’hui est de présenter notre agence mais le plus important est de susciter des vocations, de motiver les étudiants pour qu’ils viennent vers nous pour des stages », a-t-il souligné. « Nos chercheurs et notre personnel sont disponibles pour les accompagner. Il y a énormément de potentiel et de passion chez les jeunes. Nous devons vraiment construire sur cette dynamique ».

Le dernier jour des échanges a été consacré à l’industrialisation et à l’action de l’ONUDI en Côte d’Ivoire. « La Côte d'Ivoire est un pays avec un potentiel énorme, mais est encore trop peu utilisé, trop peu valorisé. C’est pourquoi nous nous réjouissons que dans le nouveau Plan National de Développement 2021-2025, la transformation structurelle de l'économie soit le deuxième pilier. Il est important de passer d'une économie essentiellement basée sur la production agricole à un pays qui aspire de plus en plus à la transformation industrielle de ses produits sur place », a déclaré Tidiane Boye, Représentant de l’ONUDI en Côte d’Ivoire.

Il s’est également appesanti sur les interventions de son agence dans le pays.  « L’ONUDI a accompagné la Côte d'Ivoire dans la définition de sa stratégie industrielle. Nous intervenons ici dans plusieurs domaines dont des programmes de formation professionnelle, l’entreprenariat des jeunes et des femmes, l’appui à la qualité et à la mise à niveau des entreprises, etc. Nous avons développé beaucoup d'activités pour la petite et moyenne industrie en Côte d'Ivoire », a-t-il précisé.

Une initiative à renouveler pour rapprocher les jeunes des Nations Unies

A la fin des 3 jours d’interactions avec les étudiants, le Pr Alphaize Xavier, enseignant à RUSTA Universités et initiateur de ce séminaire, s’est réjoui de cette opportunité pour ses étudiants. « En plus d’élargir les connaissances des étudiants sur le fonctionnement des organisations internationales et de l’ONU spécialement, ce séminaire aura permis aux étudiants de se familiariser davantage avec les ODD et d’être mieux sensibilisés aux questions de développement durable », s’est-il félicité. « Cette initiative est à saluer et à renouveler avec les autres agences des Nations Unies intervenant en Côte d’Ivoire. Les étudiants l’ont grandement appréciée ».

Le Coordonnateur résident du SNUD en Côte d’Ivoire a, pour sa part, mis l’accent sur le besoin d’inculquer aux jeunes générations les valeurs des Nations Unies et de mieux les préparer à assumer des responsabilités futures. « Je vous encourage, en tant que jeunes, à ne pas vous lasser de changer vos défis en opportunités », a-t-il conclu.

Crée en 1996 par un groupe d’enseignants chercheurs, RUSTA-Université est un groupement d’institutions universitaires à caractère scientifique, culturel et professionnel. Le Groupe compte 23 universités et grandes écoles en Afrique.