Le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable et la FAO lancent le projet de production de cacao sans déforestation
La FAO participe avec le Gouvernement au projet PROMIRE qui veut favoriser une exploitation agricole durable, intelligente et protectrice de l’environnement.
Le Gouvernement ivoirien, à travers le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MINEDD), veut restaurer progressivement son couvert forestier à hauteur de 20% à l’horizon 2030. Pour relever ce défi, il a soumis et obtenu avec l’appui de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), une enveloppe de 10 millions de dollars, environ 5 milliards de FCFA, du Fonds Vert pour le Climat (FVC) dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Promouvoir la production de cacao sans déforestation pour réduire les émissions en Côte d’Ivoire-PROMIRE ».
Parfait Kouadio, Directeur de Cabinet du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, a procédé, le mardi 27 juillet 2021 à Abidjan, au lancement de ce projet en présence de partenaires nationaux et techniques, d’acteurs du secteur privé et de la société civile et de l’équipe du bureau Côte d’Ivoire de la FAO. « L’un des moteurs de la déforestation en Côte d’Ivoire est l’exploitation agricole. Nous voulons, à travers ce projet, demeurer le premier producteur mondial de cacao, mais au travers d'une production agricole durable et intelligente, qui ne se fera pas au détriment de la forêt. D'où l'intérêt d'une exploitation agricole sans déforestation », a-t-il indiqué.
La première composante du projet contribuera à finaliser et opérationnaliser l’architecture REDD+ (Réduction des Gaz à Effet de Serre dues à la Déforestation et à la Dégradation des forêts) en vue de préparer le pays aux futurs paiements basés sur les résultats, en incluant la société civile dans son rôle d’accompagnement des communautés.
La seconde composante compte mettre à l’échelle des modèles de gestion de terres, d’agroforesterie et de foresterie, à travers la restauration des forêts dégradées, en soutenant les exploitants agricoles et les coopératives dans 30 villages, en collaboration avec la SODEFOR, l’ANADER et le CCF, et en soutenant les efforts du secteur privé du cacao et de l’Initiative Cacao Forêts. Les régions de la Mé, de l’Agneby Tiassa et du Sud Comoé sont les régions visées pour la mise en œuvre de ces initiatives en partenariat avec le Secrétariat Exécutif Permanent REDD+.
Selon le Lieutenant-Colonel Ahoulou Kouamé, Secrétaire Exécutif Permanent pour la REDD+, l’objectif du PROMIRE est de contribuer à une « cohabitation » entre l’arbre et le cacao ainsi que d’autres cultures associées. « Il faut changer de comportement et faire en sorte que dans toutes les parcelles d’hévéa, on puisse insérer l’arbre » a-t-il relevé.
Les responsables de la FAO qui ont contribué à l’élaboration de ce projet, ont rappelé l’intérêt du PROMIRE pour la Côte d’Ivoire. Pour Zitouni Ould-Dada, Directeur Adjoint du Bureau de Changement Climatique, Biodiversité et Environnement de la FAO, le projet PROMIRE est un signe d’espoir. « Ensemble, il nous faut inverser le cours de la déforestation » a-t-il plaidé.
"Ce projet est le démarrage d’un investissement plus large sur la thématique Zéro déforestation", Samy Gaiji, Représentant FAO, Côte d’Ivoire
Samy Gaiji, Représentant de la FAO en Côte d’Ivoire, a pour sa part salué les efforts des partenaires ivoiriens. « Le projet PROMIRE est une fierté ivoirienne. Il est le résultat de tous les efforts qui ont été consentis depuis une vingtaine d’années et qui ont permis de surmonter les effets de la crise et bâtir dans une décennie, un cadre législatif, règlementaire et institutionnel parmi les plus avancés en Afrique. Ce projet est également le démarrage d’un investissement beaucoup plus large sur la thématique « zéro déforestation » et de nouveaux modèles de production agricole. La Côte d’Ivoire se positionne dans la sous-région comme un nouveau modèle de développement économique et ce modèle doit être promu » a-t-il fait remarquer.
L’atelier de lancement du projet a permis d’orienter les parties prenantes sur les objectifs du projet, de passer en revue les activités, résultats et impacts attendus, d’examiner les indicateurs et les données de base, de présenter les dispositions de mise en œuvre et enfin de proposer des mises à jour pour refléter les changements récents du contexte d’intervention.