Des consultations avec les femmes pour une zone de libre-échange africaine adaptée à leurs besoins et priorités
L'ONU Femmes et le PNUD appuient la tenue d'une consultation nationale sur l'élaboration du protocole africain sur les femmes dans le commerce transfrontalier.
Avec la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf) ouverte depuis le 1er janvier 2021, 54 pays de l'Union Africaine ont convenu d’un marché libéralisé des biens et services à l'échelle du continent. La Côte d’Ivoire fait partie des pays signataires de la ZLECAf et a entrepris une série d’actions s’inscrivant dans le cadre du processus de son opérationnalisation. En concertation avec le Gouvernement ivoirien, le PNUD, l'ONU Femmes et le Secrétariat de la ZLECAf ont conduit le 12 juillet 2021 à Abidjan une consultation nationale de la phase préparatoire du protocole africain sur les femmes dans le commerce dans le cadre de la ZLECAf. Cette consultation nationale visait à identifier les défis et opportunités existantes et potentielles auxquelles les femmes font face lorsqu'elles s'engagent dans le commerce intra-africain, afin que le protocole qui sera élaboré soit sensible à leurs besoins et leurs priorités.
Près de 150 participant.e.s issu.e.s des associations et réseaux nationaux de femmes d'affaires, des chambres de commerce, des structures nationales de promotion des exportations, des organisations de la société civile, mais également des jeunes commerçantes, des organes gouvernementaux, les fournisseurs de services financiers, les universités, les agences des Nations unies ont pris part à cette consultation ouverte par le Ministre délégué auprès du Ministre d'État, Ministre des Affaires Étrangères, Alcide Djedjé. Le Ministre a plaidé pour que « les gouvernants africains saisissent cette opportunité que représente la ZLECAf pour s’attaquer aux réels problèmes des femmes et pour favoriser la prise en compte du genre dans les questions économiques ».
Pour Ghitu Mundunge, représentant le Coordonnateur résident des Nations Unies en Côte d’Ivoire, « ces consultations appuyées par le PNUD et l’ONUFEMMES en soutien technique au Secrétariat de la ZLECAf, représentent la contribution des Nations Unies, à la promotion des femmes dans le commerce transfrontalier, et à la prise en compte de leurs priorités dans le dialogue enclenché par les Etats ».
Deux panels modérés par les Représentantes Résidentes du PNUD et de l’ONU Femmes ont permis aux parties prenantes de discuter des objectifs du Protocole sur les femmes dans le commerce et de leurs expériences dans le commerce intra-africain.
« La ZLECAf ouvrira des marchés dans des secteurs critiques dans lesquels les femmes sont engagées tels que l'agriculture, l'industrie manufacturière (vêtements et textiles), et les services, y compris le tourisme et autres prestations de services aux entreprises. Pour s'assurer que la promesse faite aux femmes porte ses fruits, il est essentiel que les défis uniques auxquels celles-ci continuent d'être confrontées soient mis en avant afin d'éclairer l'élaboration du protocole sur les femmes dans le commerce », a souligné la panéliste, Mariama KONE, Conseiller Technique du Ministre du Commerce et de l’Industrie.
De nombreux obstacles auxquels sont confrontées les femmes dans le commerce intra-africain
Les discussions sur les expériences des femmes dans le commerce transfrontalier ont permis d’identifier de nombreux défis auxquels elles font face. L’accès à l’information a été un défi régulièrement soulevé au cours de la consultation. L’information sur les tarifs douaniers et les conditionnalités, celle relative à la déclaration aux impôts et au service social, mais également l’information sur les opportunités de commercialisation au-delà des frontières. « L’accès à l’alphabétisation et à la compétence est également un challenge auquel doivent faire face les femmes entrepreneures et commerçantes », a indiqué Gérard AMANGOUA, Directeur Général Adjoint de l’Agence pour la Promotion des Exportations (APEXCI).
Les femmes ont aussi mis en exergue les lourdes contraintes fiscales et les difficultés d’accès aux ressources financières qu’elles doivent surmonter dans un objectif d’accroissement de la productivité.
Au final, elles ont formulé plusieurs recommandations à prendre en compte dans la rédaction du Protocole sur les femmes dans le commerce de la ZLECAf, dont la mise en place d’un fonds de garantie avec des lignes spécifiques qui leur seront dédiées, l’appui à la formalisation des entreprises des femmes et à la certification des produits, un plaidoyer pour l’adaptation de la fiscalité aux contraintes des entreprises des femmes ou même l’amélioration de l’accès à l’information sur les opportunités d’affaires et les tarifs douaniers.
Les recommandations issues de cette consultation en Côte d’Ivoire serviront à alimenter les travaux de la conférence régionale de haut niveau prévue au Ghana du 4 au 6 Août 2021 pour l’élaboration du protocole africain sur les femmes dans le commerce dans le cadre de la ZLECAf.