Un nouveau médicament et des régimes thérapeutiques adaptés aux enfants vivant avec le VIH sont désormais disponibles en Côte d’Ivoire
La prescription du Dolutégravir pédiatrique est maintenant possible en Côte d’Ivoire. Un nouveau médicament mieux adapté aux enfants vivant avec le VIH.
La prescription du Dolutégravir 10 mg pédiatrique est maintenant autorisée en Côte d'Ivoire. Le lancement de ce nouveau médicament adapté à la prise en charge des enfants vivant avec le VIH a eu lieu 12 août 2021, à l'hôpital général de Koumassi à Abidjan. Ce lancement fait suite à la consultation nationale multipartite sur le VIH et la tuberculose pédiatriques tenue du 08 au 10 juin 2021 et au cours de laquelle le Ministre de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle avait annoncé la réception d’un premier lot de 7 000 boîtes du Dolutégravir 10 mg pédiatrique adapté aux enfants de moins de 15 kg et la signature de l’arrêté portant révision des protocoles thérapeutiques adaptés aux enfants. Afin de faciliter l’application de ce nouveau traitement, le Ministère de la Santé a initié une série de webinaires en faveur des prestataires de soins en vue de les informer, les familiariser et les accompagner sur les nouveaux protocoles et les conditions de transition vers ces protocoles.
L’identification des enfants vivant avec le VIH, et leur mise sous traitement ARV, leur rétention dans les soins et leur suppression virale restent des défis à relever au niveau national. C’est pourquoi le Ministère de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle a pris plusieurs engagements dont l’adoption de protocoles thérapeutiques optimaux et de régimes thérapeutiques adaptés aux enfants et capables d’améliorer leur rétention dans les soins. « La Côte d’Ivoire est le premier pays en Afrique à disposer de cette forme de DTG 10 mg », a indiqué le Directeur général de la santé. Il a insisté sur l’important rôle des organisations pour leur soutien à la lutte contre le sida pédiatrique en référence aux animateurs des groupes de parole qui soutiennent l’observance au traitement.
Un bon goût et une forme plus facile à prendre pour les enfants vivant avec le VIH
Cette nouvelle combinaison contenant le DTG 10 mg comporte plusieurs avantages qui facilitent la bonne prise : le bon goût et la forme galénique sous forme de comprimés dispersibles pouvant être dissous dans du liquide. Plusieurs familles dont la transition a été faite vers les protocoles avec le DTG 10 mg ont témoigné à cette occasion. Rapportant les propos de son petit-fils séropositif et sous traitement, une grand-mère a déclaré : « il trouve que le médicament est doux ». Une autre mère d’ajouter « comparé à l’ancien médicament qui avait un goût amer, celui-ci a un bien meilleur goût ; ce qui fait que mon enfant prend maintenant plus facilement son traitement et je n’ai même plus besoin de le forcer comme par le passé. »
Le directeur de l’hôpital Général de Koumassi a, à cette occasion, fait le bilan de la transition des enfants de sa cohorte vers le nouveau traitement. « Sur une file active de 125 enfants, 89% ont fait leur transition vers des protocoles contenant le DTG, à la suite de la revue de leurs dossiers », a-t-il indiqué.
Les représentants des partenaires financiers et techniques, CDC, et PEPFAR et ONUSIDA au nom des agences du Système des Nations Unies pour le Développement, ont félicité le Ministère de la Santé pour avoir facilité la transition vers les protocoles optimaux. « Cette transition vers le DTG représente une avancée majeure, car le DTG est un facteur de succès thérapeutique. 73% des enfants de 0 à 14 ans ont une charge virale supprimée dans les sites soutenus par PEPFAR en Côte d’Ivoire et où la transition est plus effective », ont-ils affirmé.
Avec près de 380 000 personnes vivant avec le VIH, en 2020, dont 21 000 enfants et adolescents (de 0 à 14 ans), la Côte d’Ivoire compte parmi les pays les plus affectés par l’épidémie du VIH en Afrique de l’Ouest et du Centre. Le pays s’est aligné sur l'engagement mondial de l'atteinte de l'objectif intermédiaire des 95-95-95 en 2025 en vue de mettre fin à l’épidémie du VIH d'ici à 2030 en tant que menace de santé publique. En 2020, sur les 21 000 enfants vivant avec le VIH, seuls 10 620 étaient sous traitement antirétroviral, soit à peine 50% des enfants en besoin de traitement. Parmi les enfants et adolescents en traitement, seuls 66% avaient une suppression virale contre 82% chez les adultes.