Communiqué de presse

Un nouveau rapport du Fonds de l’Initiative Elsie et de l’ONU Femmes analyse les obstacles à la participation des femmes ivoiriennes en uniforme aux opérations de maintien de paix des Nations Unies

23 mars 2023

Le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité a réalisé une évaluation des obstacles à la participation des femmes en uniforme aux opérations de maintien de la paix (OMP) des Nations Unies réalisé en partenariat avec l’ONU Femmes et le soutien financier du Fonds de l’Initiative Elsie. Cette étude auprès du personnel de Police et d’autres parties prenantes des OMP en Côte d’Ivoire a permis de déterminer les principaux facteurs entravant le déploiement des femmes policières dans les OMP de l’ONU et de faire des recommandations pour améliorer leur participation significative à ces opérations.

Légende: Le Ministre de l'Intérieur et de la Sécurité, le Général Vagondo Dioimandé, et la Réprésentante résidente d'ONU Femmes, Antonia Sodonon, présentent le Rapport d'évaluation des obstacles à la participation des femmes en uniforme de Côte d'Ivoire aux opérations de maintien de la paix
Photo : © ONU Femmes - Stephane Joel Dah

A l’instar de nombreux pays africains, la Côte d’Ivoire est impliquée dans la résolution des conflits dans le monde, en qualité de pays fournisseur de contingents. Elle a déployé ses premiers véritables contingents lors de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINURCA) sur la période 1998-2000. Depuis sa sortie de crise, le pays a renforcé son engagement à œuvrer à la restauration de la paix en mettant à la disposition de la communauté internationale et des pays en sortie de crise son expérience et expertise. En 2022, la Côte d’Ivoire occupait la 21ème place sur 122 pays contributeurs aux OMP dans le monde, avec 909 hommes et 62 femmes déployé-e-s. La participation des femmes en uniforme à ces contingents ivoiriens déployés a connu une évolution irrégulière. Au niveau de la Police en particulier, les plus grands nombres de femmes déployées ont été enregistrés en 2010 (23) et 2019 (25) contrairement aux années 2011, 2014 et 2020, au cours desquelles très peu de femmes ont été déployées.

Dans l’ensemble, bien que l’engagement du pays à promouvoir la paix semble clairement affiché, les conditions et les pratiques de déploiement du personnel en uniforme en général, et des femmes en particulier, restent insuffisamment documentées.

Cette étude a facilité l’identification des obstacles et opportunités à la participation significative des femmes policières aux OMP. A cet effet, les principaux facteurs à même de déterminer le nombre et la nature de la participation des femmes policières dans le contexte ivoirien -avant, pendant et après le déploiement - ont été examinés. Il s’agissait notamment de la représentativité des femmes au sein de la Police et des personnes en uniforme déployées  ; la satisfaction de leurs besoins pendant les OMP ainsi que leur accès égalitaire aux opportunités, rôles et ressources à des niveaux de qualification semblables.

Les principaux résultats montrent que la Police Nationale de Côte d’Ivoire fournit des efforts pour accroitre non seulement le nombre de femmes au sein de l’institution, mais aussi leurs chances d’être déployées. La Direction Générale de la Police Nationale (DGPN) fait également des efforts pour encourager les candidatures féminines afin de respecter le quota minimum de 25% fixé par l’ONU. Cependant, de nombreux obstacles ne sont pas de nature à favoriser une participation significative des policières aux OMP. Les barrières les plus importantes s’observent au niveau : i. des critères de déploiement (nombre d’années d’expériences, barrières linguistiques, peur du théâtre des opérations, etc.), ii. de la sélection pour le déploiement (manque d’information et de fluidité dans le système de rotation), iii. des infrastructures des OMP non-adaptées à certains besoins spécifiques des femmes et iv. de l’avancement professionnel (manque de reconnaissance de la hiérarchie policière vis-à-vis des déployées).

Selon l’étude, une législation adaptée pour un meilleur encadrement du processus de déploiement, la réduction de 15 à 10 du nombre d’années d’expérience requise pour candidater aux OMP,  ou encore la décentralisation des processus de sélection et présélection permettraient, entre autres, de palier ces obstacles.

Cette évaluation, conduite au cours de l’année 2022 par la Cellule d’Analyse de Politique Économique du CIRES (CAPEC), sous la coordination du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, la Direction Générale de la Police Nationale en partenariat avec l’ONU Femmes Côte d’Ivoire. Elle s’inscrit principalement dans le cadre de la mise en œuvre de la Résolution 1325 du Conseil des Sécurité des Nations Unies sur les Femmes, la Paix et la Sécurité. Elle vise spécifiquement à faciliter la mobilisation et l’action des parties prenantes en faveur de la participation significative des femmes aux opérations de maintien de la paix.

 

À propos du Fond de l’Initiative Elsie (FEI) : Créé par les Nations Unies, le Canada et les États membres en 2019, le FEI est un fonds innovant, multilatéral qui a pour but d’accélérer les progrès accomplis vers la réalisation des objectifs de genre des Nations Unies, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité et à la Stratégie 2018-2028 pour la parité des sexes applicable au personnel en uniforme (UGPS). Le FEI, un fonds d’affectation spéciale des Nations Unies placé sous l’égide d’ONU Femmes est financé par les contributions de l’Australie, du Canada, du Danemark, de la Finlande, de l’Allemagne, des Pays-Bas, de la Norvège, de la République de Corée et du Royaume-Uni. Le FEI appuie le déploiement durable et la participation significative des femmes en uniforme chargées du maintien de la paix, en fournissant une assistance et des incitations financières.

A propos de l’ONU Femmes : ONU Femmes est l’entité des Nations Unies consacrée à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes. Porte-drapeau mondial des femmes et des filles, ONU Femmes a été créée pour accélérer les progrès dans la réponse apportée à leurs besoins partout dans le monde. En Côte d’Ivoire, ONU Femmes met l’accent sur les domaines prioritaires suivants : (i) Gouvernance, participation politique et leadership des femmes ; (ii) Autonomisation économique des femmes ; (iii) Lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles ; (iv) Femmes, Paix et Sécurité, et le Genre dans l’Action Humanitaire.

Tania Elloye

Tania Elloye

ONU Femmes
Spécialiste en Communication

Entités des Nations Unies impliquées dans cette initiative

ONU Femmes
Entité des Nations Unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes

Objectifs poursuivis à travers cette initiative