Un partenariat stratégique pour éradiquer les polluants organiques persistants
12 décembre 2024
La Côte d’Ivoire et l’ONUDI s’associent pour éliminer les PCB d’ici 2028 à travers un projet clé pour la santé publique, l’environnement et un avenir durable.
Les polychlorobiphényles (PCB), autrefois prisés pour leur stabilité chimique et leurs propriétés isolantes, sont aujourd'hui reconnus comme des polluants majeurs. Ces composés persistants menacent la santé humaine et l'environnement. Selon les scientifiques, ils augmentent les risques de cancers, perturbent les systèmes endocriniens et immunitaires et contaminent durablement les écosystèmes. Leur utilisation a été interdite par la Convention de Stockholm, adoptée en 2001, qui impose leur élimination complète d’ici 2028.
La Côte d’Ivoire, comme de nombreux pays en développement, fait face à des défis spécifiques liés à la gestion des PCB, notamment en raison de leur présence sur d’anciens sites industriels et dans des équipements électriques obsolètes.
Une réponse nationale à un problème global
Pour relever ce défi, le 10 octobre 2024, le ministère de l’Environnement, en partenariat avec l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI), a lancé la phase préparatoire du projet “Gestion rationnelle des PCB en Côte d’Ivoire Phase II”, soutenu par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM).
Cette initiative ambitionne de mettre en place, une approche inclusive pour assurer la gestion écologiquement rationnelle des liquides contenant des PCB et des équipements contaminés par des PCB d'ici 2028. Elle vise également, à protéger la santé humaine et l'environnement à travers l’élimination de 1 000 tonnes d'équipements et de déchets contaminés par des PCB en Côte d’Ivoire.
L’expertise technique de l’ONUDI, combinée à l’engagement politique et institutionnel des autorités ivoiriennes, constitue le socle de ce projet. Tidiane Boye, Représentant Résident de l’ONUDI en Côte d’Ivoire, a souligné que ce projet s’inscrit dans une démarche visant à améliorer durablement les conditions de vie des populations à travers une gestion efficace des déchets contenant des PCB, dans le respect de l’objectif de leur élimination d’ici 2028. « Notre engagement conjoint, associé à l’expertise des techniciens nationaux, sera pleinement mobilisé pour garantir le succès de cette initiative », a-t-il affirmé, tout en réitérant la disponibilité de l’ONUDI à accompagner la Côte d’Ivoire dans ses efforts pour préserver l’environnement.
De son côté, le Professeur Kouadio Georges, représentant le ministère de l’Environnement, a mis en lumière l’importance cruciale de ce projet, tant pour la protection de l’environnement que pour la santé des populations. Il a également souligné son rôle dans le renforcement de la résilience du pays face aux défis environnementaux mondiaux.
Des prochaines étapes cruciales
Les étapes à venir pour le projet de gestion des PCB en Côte d'Ivoire incluent d'abord un inventaire détaillé des sites contaminés afin de cartographier précisément les zones touchées. Ensuite, une campagne de sensibilisation sera menée pour informer les communautés et les entreprises des risques liés aux PCB. Un plan de gestion rigoureux sera développé afin de définir les méthodes de décontamination et les protocoles de sécurité. Parallèlement, des techniques adaptées seront mises en œuvre pour éliminer les PCB des sites identifiés. Enfin, des financements complémentaires seront recherchés pour garantir la pérennité du projet et soutenir les actions à long terme.
Un enjeu de santé publique et de durabilité
L’élimination des PCB en Côte d’Ivoire constitue une avancée majeure pour la santé publique, la protection de l’environnement et le développement durable. Ce projet témoigne de l’engagement de la communauté internationale, en collaboration avec les autorités locales, à lutter contre les polluants organiques persistants.
En s’attaquant à ce problème urgent, la Côte d’Ivoire fait figure de pionnière en Afrique de l’Ouest, et montre le chemin pour une gestion responsable des substances dangereuses et la préservation de l’environnement pour les générations futures.