Lancement de la campagne des 16 jours d'activisme contre les violences faites aux femmes, discours du Coordonnateur Résident des Nations Unies
Le lancement des 16 jours d'activisme contre les violences faites aux femmes a eu lieu le 3 décembre. Le discours du Coordonnateur résident à cette occasion.
Mme la Ministre de la Famille, de la Femme et de l’Enfant
Mme la Secrétaire d’Etat chargée de l’Autonomisation des Femmes
Madame la Vice-Gouverneure du District d’Abidjan
Mesdames et Messieurs, les représentants d’Institutions de la République
Excellences, Mesdames et Messieurs les ambassadeurs et membres du Corps Diplomatique
Chers Chefs d’agence et collègues du Système des Nations Unies
Mesdames et Messieurs, les représentants des Ministères Techniques
Chers invités, Mesdames et Messieurs,
C’est un grand plaisir de prendre la parole, au nom de tous mes collègues du Système des Nations Unies, à l’occasion de cette cérémonie officielle de la 30ème édition de la campagne mondiale des 16 jours d’activisme contre les violences à l’égard des femmes et des filles.
Je souhaite traduire ici toute notre satisfaction et nos remerciements aux autorités ivoiriennes et particulièrement, à Madame la Ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant pour l’amitié et l’honneur qui nous sont faits.
Mesdames et Messieurs,
La campagne mondiale des 16 jours d’activisme est un moment privilégié pour tous les défenseurs des droits des femmes à travers le monde de démontrer leur engagement collectif et individuel et leur détermination à travailler ensemble contre toute forme de violation des droits des femmes et des filles.
Depuis 1991, cette période qui court du 25 novembre de chaque année (date de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes) au 10 décembre (qui marque la Journée des droits humains), est consacrée aux actions de masse et aux réflexions approfondies en vue d’une meilleure prévention et élimination de la violence faite aux femmes et aux filles.
La Campagne du Secrétaire général des Nations Unies « Tous UNiS d’ici à 2030, pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes » est une initiative qui s’étend sur plusieurs années et qui invite les gouvernements, la société civile, les organisations de femmes, les jeunes, le secteur privé, les médias et l’ensemble du système des Nations Unies à unir leurs forces pour lutter contre l’omniprésence de la violence à l’égard des femmes et des filles.
A travers ce thème international de cette 30ème édition intitulé « Orangez le monde : financez, intervenez, prévenez, collectez ! », il s’agit de joindre nos idées, nos forces et nos moyens pour non seulement lutter contre les violences basées sur le genre, mais également prendre en considération les effets négatifs de la pandémie de COVID-19 sur les femmes et les filles.
En effet, la situation de crise sanitaire mondiale nous pose d’importants défis : elle s’est accompagnée d’une hausse subite des cas signalés de violences domestiques, au moment même où différents services de santé et d’accueil sont réaffectés à la lutte contre la pandémie.
La pandémie de la COVID-19 nous a amené à questionner l’efficacité de nos systèmes de réponses face aux violences basées sur le genre et à mieux comprendre que la famille qui est l’unité sociale de base devrait être intégrée dans le ciblage de nos approches de lutte.
En septembre 2020, 48 pays ont intégré la prévention et la réponse à la violence à l’égard des femmes et des filles dans leurs plans de lutte contre la COVID-19 et 121 pays ont adopté des mesures pour renforcer les services aux victimes de violences durant cette crise mondiale. Pourtant, il est urgent d’accomplir davantage d’efforts en ce sens.
Nous voudrions témoigner notre solidarité en faveur du thème national de cette année qui porte sur la problématique de la violence domestique. La violence domestique est une violence pernicieuse et silencieuse à laquelle les femmes sont confrontées, souvent tout au long de leur vie.
Selon l’ONU Femmes, chaque jour, 137 femmes sont tuées par un membre de leur famille. On estime que sur les 87 000 femmes qui ont été intentionnellement tuées en 2017 dans le monde, plus de la moitié (50 000) l’ont été par un partenaire intime ou un membre de leur famille.
Plus d’un tiers (30 000) l’ont été par leur partenaire intime actuel ou par un ex-partenaire.
Au cours de cette année 2020, des Organisations de la société civile et des plateformes de lutte contre les violences basées sur le genre ont fait cas de violences domestiques récurrentes, qui ont quelque fois alimenté l’actualité dans le pays : femmes battues par leurs époux, jeunes filles forcées à se marier à des adultes, des cas d’inceste, de viol sur enfants etc.
La violence domestique est donc une réalité, elle existe dans notre environnement lointain ou plus proche. Profitons donc de la campagne des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre, pour passer à l’action !
En tant que système des Nations Unies, notre rôle est d’encourager toutes les initiatives venant des pays et orientées vers la sensibilisation, la mobilisation, le partage des connaissances et l’innovation dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles.
Face à l’ampleur et la particularité de ce type de violence, il est essentiel que les services destinés aux victimes soient considérés comme essentiels et restent ouverts, avec des ressources et des mesures adéquates en place pour soutenir les services de santé et sociaux pour prendre en charge les victimes de la violence.
La programmation devrait également accorder la priorité à la qualité et à la continuité des réponses de la police et du secteur de la justice. Mais les mesures ne doivent pas se concentrer uniquement sur l’intervention une fois que la violence s’est produite.
Elles devraient viser à réduire le risque de violence en premier lieu.
Cela comprend la fourniture d’un soutien financier et matériel aux femmes et aux ménages ; encourager la diffusion de messages positifs sur l’égalité des sexes et impliquer les principales parties prenantes, y compris les femmes et les filles, les hommes et les garçons et les chefs traditionnels et religieux.
Plus nous en savons sur la violence sexiste, plus nous pouvons y remédier efficacement. Pour cette raison, les mesures devraient également viser à aider les institutions à collecter et analyser les données, là où il est sûr et éthique de le faire.
Nous voulons ici réitérer nos encouragements au Gouvernement et notre engagement commun à soutenir les actions de prévention et de prise en charge adéquate des violences basées sur le genre.
Je souhaite donc une bonne campagne de nationale de sensibilisation sur les 16 jours d’activisme 2020 contre les violences basées sur le genre et j’invite toutes les communautés, les femmes, les jeunes et les hommes, en particulier dans cette lutte. Le changement commence par nous !
Je vous remercie.