Des déchets plastiques aux changements réels pour les communautés de Bléniméouin
« Ce projet encourage les parents à inscrire leurs enfants à l’école »
Nous sommes à Bléniméouin, un village situé à 60 km de la ville de Duékoué, à l’ouest de la Côte d’Ivoire, dans la région des montagnes. Bléniméouin compte plus de 20 000 habitants. Dans la seule école primaire de ce village, les salles de classe sont vieilles et faiblement éclairées. Pendant longtemps, 100 élèves d’âge préscolaire ont été coincés dans une tente où ils suivaient les cours.
Leila, 3 ans, a étudié dans cette classe de fortune. Sa mère, Mme N’Dri, 35 ans, était très préoccupée par la sécurité de sa fille.
« Je pensais qu’un jour la tente pouvait s’effondrer avec les enfants à l’intérieur. Juste derrière la tente, il y avait des morceaux de métal qui blessaient régulièrement les enfants, et les leçons ont été interrompues à plusieurs reprises à cause de reptiles dans les environs.
L’année dernière, les habitants du village ont vu des camions chargés de briques en plastique qui ont commencé à venir au village. Quelques jours plus tard, un bâtiment gris – une toute nouvelle école faite de briques plastiques recyclées – a vu le jour. Tout le monde a été impressionné et pressé d’inscrire les enfants pour ceux qui ne l’avaient pas encore fait.
Selon Gléo Téhé Patrick, 58 ans, secrétaire du chef de village de Bléniméouin, l’école est devenue un véritable outil de lutte contre le travail des enfants, un problème récurrent dans ce domaine.
« Ce projet encourage les parents à inscrire leur enfant à l’école, ce qui contribuera à freiner le phénomène du travail des enfants. En raison des conditions d’études dans laquelle se trouvaient les élèves auparavant, les parents préféraient que les enfants les aident à travailler dans les champs, parce qu’ils ne croyaient même pas que l’école pouvait avoir un impact positif sur la vie de leurs enfants. »
Deux autres bâtiments sont en construction pour accueillir les élèves de l’école primaire. Le directeur de l’école est impatient qu’ils soient finalisés. «Nous attendons la construction de deux bâtiments en briques plastiques. Les travaux ont ralenti en raison de la pandémie de COVID-19. Ces salles de classe auront un impact très positif car nous pourrons travailler plus facilement », explique Coulibaly Doh Bakary, 36 ans, directeur de l’école primaire publique Bléniméouin 2.
Mme Ndri souhaite que sa fille Leila puisse terminer ses études primaires dans ces salles de classe, ce qui garantit de bonnes conditions d’apprentissage à cette dernière. La mère se sent maintenant rassurée et satisfaite des conditions d’apprentissage de sa fille qui souhaite devenir écrivaine plus tard.
La construction de cette école appuyée par un financement de l’UNICEF en Italie, a apporté d’énormes changements dans la vie de la population de cette localité. Grâce à ces bâtiments, plus d'une centaine d'enfants pourront aller à l’école.