La Côte d’Ivoire et le Libéria s’engagent à renforcer la cohésion sociale et la sécurité le long de leurs frontières
Une réunion transfrontalière de haut niveau a eu lieu le 22 octobre au Liberia sur le projet d'engagement transfrontalier entre la Côte d'Ivoire et le Libéria.
Du 20 au 22 octobre 2021, s’est tenue à Sanniquellie au Libéria une réunion de haut niveau suivie d’un exercice de simulation de crise transfrontalière dans le cadre du projet « Engagement transfrontalier entre la Côte d'Ivoire et le Libéria pour renforcer la cohésion sociale et la sécurité frontalière ».
Financé par le Fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix -PBF-, ce projet est mis en œuvre conjointement par l’Organisation internationale pour les migrations -OIM- et le Programme des Nations Unies pour le Développement -PNUD-, en partenariat avec le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité de Côte d’Ivoire et le Ministère des Affaires Intérieures du Libéria.
Organisée dans un souci d’appropriation et de pérennisation des acquis du projet, la réunion a enregistré la participation des Ministres en charge de l’intérieur des deux pays, ainsi que des représentants des organisations sous régionales (CEDEAO, Union du Fleuve Mano), du Coordonnateur Résident des Nations Unies en Côte d’Ivoire, des chefs d’agences et des représentants des communautés bénéficiaires.
A la suite de la présentation des acquis du projet en matière de renforcement de la cohésion sociale dans les deux pays, le ministre des Affaires Intérieures du Libéria, Waney Sirleaf, et son homologue ivoirien, Vagondo Diomandé, en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, ont réitéré à cette occasion leur engagement et surtout leur volonté de franche collaboration pour la promotion de la paix à leur frontière commune.
Le Ministre Vagondo Diomandé a salué le rôle et l’appui technique du Système des Nations Unies à la Côte d’Ivoire, en particulier l’OIM et le PNUD, pour leurs contributions aux efforts de développement et de gestion efficace et opérationnelle des frontières de la Côte d’Ivoire.
Pour sa part, le Ministre Waney Sirleaf du Libéria s’est réjoui des résultats globaux obtenus par le projet. "Le Gouvernement du Libéria est satisfait des résultats du projet qui a renforcé les capacités des structures locales et nous félicitons les efforts des Forces de Défense et de Sécurité dans le renforcement de la sécurité, la paix et la cohésion sociale le long de nos frontières communes. Cependant, nous sommes très préoccupés par la durabilité et l'extension des interventions dans d'autres parties des zones frontalières surtout que nous devons continuer de faire face à la surveillance continue de nos frontières qui demeurent poreuses avec des infrastructures limitées à l’approche des élections présidentielles et sénatoriales 2023”, a-t-il souligné.
Le Coordonnateur résident des Nations Unies, Philippe Poinsot, a souligné l'intérêt d'une solide gouvernance des zones frontalières en tant que priorité régionale. « Les initiatives régionales de paix et de sécurité sont cruciales pour prévenir les conflits, identifier des solutions durables et renforcer la résilience des États. Le projet d'engagement transfrontalier soutenu par le PBF est pleinement aligné sur cette vision. C’est pourquoi nous continuerons à soutenir les autorités de Côte d'Ivoire et du Libéria afin de capitaliser sur les résultats de ce projet transfrontalier et renforcer les axes de collaboration », a-t-il indiqué.
Les participants de la réunion de haut niveau ont également pris part à une activité de simulation de crise transfrontalière réalisée le 23 octobre à Danané en Côte d’Ivoire. Cette simulation dénommée « SIMEX » vise à renforcer les capacités techniques des autorités et leur niveau de coordination pour répondre aux crises qui peuvent entraîner des déplacements massifs de population. Le fil conducteur de cette activité est de concilier les impératifs humanitaires, sanitaires et sécuritaires. Pour ce faire, le SIMEX a mis en scène un scénario impliquant un déplacement massif de populations depuis un pays voisin fictif. Des acteurs étaient mêlés à la population locale pour jouer les rôles de blessés, terroristes, demandeurs d'asile et autres. Dans ce contexte, les autorités locales ont mis en place leur Plan d'Intervention Départemental de réponse.
Ce projet d’un montant de 3 000 000 USD vient renforcer les acquis de la phase 1 « Coopération transfrontalière entre la Côte d’Ivoire et le Libéria pour la paix durable et la cohésion sociale » qui entre 2016 et 2018, avait été mis en œuvre dans les zones méridionales de la frontière commune (Tabou et Taï en Côte d'Ivoire). Cette phase 2 s’étend à Danané et Touleupleu, des zones du nord de la frontière ivoirienne particulièrement exposées aux tensions entre communautés.