Des professionnels des médias formés aux principes directeurs de la lutte contre les violences basées sur le genre
Quarante journalistes et patrons de presse ivoiriens ont suivi, le 25 novembre 2021, à Abidjan, une formation sur "Genre et Médias" initiée par ONU FEMMES.
Pour lancer la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, l’ONU Femmes Côte d’Ivoire a initié, le 25 novembre 2021, à Abidjan, une formation des professionnel(le)s des médias sur les principes directeurs de la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG). Destinée à améliorer le traitement médiatique des questions liées aux violences basées sur le genre, cette formation a réuni 45 professionnels (le)s des médias (journalistes et patrons de presse).
La formation a porté d’une part sur un exposé des principes directeurs de la lutte contre les violences basées sur le genre et d’autre sur des modules sur l’intégration du genre dans les médias.
Luc Kablan, Spécialiste Genre et VIH à ONU Femmes, a rappelé aux journalistes les principes directeurs dans le traitement des VBG que sont la confidentialité, la sûreté/sécurité, la non-discrimination, le respect. Suite au rappel des notions de genre, il a insisté sur les six types de VBG. « Le viol, les agressions sexuelles, les agressions physiques, le mariage forcé, le déni de ressources et les maltraitances psychologiques et émotionnelles sont les principales formes de violence basée sur le genre », a-t-il souligné.
Experte-journaliste et fondatrice de « Mama Project », un cabinet de formation journalistique et de mentorship féminin, Tatiana Mossot collabore avec des organisations internationales pour renforcer les capacités des journalistes, avec une priorité faite aux questions liées au genre dans les médias. Formatrice pour cette session, elle a rappelé aux journalistes les codes d’éthique et de déontologie et a par la même occasion, échangé avec eux sur la problématique du harcèlement (sexuel) en ligne. « Les professionnels des médias ont eux aussi la responsabilité de participer à prévenir et éliminer les violences faites aux femmes et aux filles. Ils ont un rôle crucial lorsqu’ils traitent l’information sur cette délicate problématique. Ce rôle ne peut être dissocié du code d’éthique et de déontologie qui encadre la profession », a relevé Tatiana Mossot.
Les professionnels des médias ont, dans l’ensemble, souligné la pertinence de cette session de renforcement de leurs capacités sur les violences basées sur le genre. " Je suis heureux que dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, les journalistes soient sensibilisés et formés, ne serait-ce que sur les définitions parce qu’on a l’impression que cela fait partie du quotidien de voir des drames, des cas de viols, de souffrances de femmes, et même de jeunes garçons. Nous stigmatisons souvent les victimes de VBG dans nos contenus. Il était important de dire aux journalistes et aux patrons de presse attention ! Il peut y avoir de la souffrance, de la douleur, et l’angoisse derrière chaque mot ", a fait remarquer le journaliste et blogueur, Fernand Dedeh, à l’issue de cette formation.
La première session de cette formation a été destinée aux journalistes et la seconde a visé spécialement les patrons de presse.