« L’humanitaire, un métier passionnant »
La Journée mondiale de l'aide humanitaire est l’occasion de rendre hommage aux travailleurs humanitaires qui assistent les populations vulnérables.
La Journée mondiale de l'aide humanitaire célébrée chaque 19 août est l’occasion de rendre hommage à l'ensemble des travailleurs humanitaires qui sauvent des vies et aident les populations les plus vulnérables à travers le monde. Comme le dit le proverbe, « Il faut tout un village pour élever un enfant ». De même, il faut tout un village pour soutenir les personnes en situation de crise. En 2021, le Programme alimentaire mondial (PAM) en Côte d’Ivoire a assisté plus de 150 000 personnes en situation de vulnérabilité. Pour mener à bien sa mission, le PAM compte sur un personnel passionné, à l’image de Lucrèce Dadjo.
Pour Lucrèce Dadjo, les jours se suivent et ne se ressemblent pas. C’est ce qui fait tout l’intérêt de son travail, selon elle. Chaque jour, elle rencontre des personnes différentes, échange avec elles tout en essayant de répondre à leurs attentes, ce qui lui procure le sentiment d'être vraiment utile à la communauté.
Lucrèce est monitrice de terrain du PAM au Bureau de Korhogo dans le nord de la Côte d’Ivoire. Le bureau couvre une superficie de plus de 78 000 km2 comprenant le District des Savanes et celui du Zanzan.
D’aussi loin qu’elle se souvienne, Lucrèce a toujours été portée par l’envie d’aider les autres. C’est surtout la perspective d’être sur le terrain, en contact direct avec les populations et les communautés qui l’a convaincue de s’engager avec le PAM. Elle décrit ce choix de carrière comme « naturel ».
« Depuis le lycée, j’aime aider et rencontrer des gens. Je me souviens que nous organisions des activités socio-culturelles au cours desquelles nous faisions des dons aux personnes dans le besoin. C’est quelque chose de très normal pour moi », raconte-t-elle.
Son parcours en tant qu’humanitaire sur le terrain a débuté en 2004 dans la ville de Bouaké. Elle a ensuite travaillé pour une structure de réinsertion des ex-combattants. Aujourd’hui, avec le PAM à Korhogo, son travail consiste à faire le suivi des activités et du programme du PAM sur le terrain, et à identifier les besoins des populations.
Lucrèce parcourt les villages de la région pour la supervision et l’encadrement des groupements agricoles. « Le fait que mon travail contribue au bien-être de la communauté me procure la plus grande des satisfactions. Avec l’appui du PAM, les femmes exploitantes agricoles arrivent à produire suffisamment. Leur récolte est partagée en trois : une partie est destinée à la cantine scolaire, une autre partie pour la consommation familiale et la troisième partie est vendue sur les marchés. Imaginez la joie de ces agricultrices au moment de la récolte », dit-elle avec enthousiasme.
A la question de savoir si le métier de l’humanitaire est compatible avec sa condition de femme, Lucrèce n’y voit aucun inconvénient. Au contraire, elle encourage les femmes à s’intéresser à ce métier. « J’encourage les femmes à s’impliquer dans l’humanitaire, qui est un milieu passionnant. Vous savez, l’action de la femme porte plus, du fait de sa capacité à s'identifier à autrui dans ce qu'il ressent. Elle appréhende différemment les situations qui se posent à elle au quotidien, afin d’y trouver la solution la plus appropriée. »