Renforcer la résilience des agriculteurs migrants et autochtones à travers un accès durable à l'eau
Le projet MITSA de l'OIM ambitionne d’accroître la résilience des communautés migrantes et autochtones face au stress hydrique et aux changements climatiques.
La raréfaction de l'eau induite par le changement climatique et l'accès limité aux infrastructures de pompage d'eau dans de nombreuses régions en Côte d'Ivoire constituent une menace sérieuse pour la sécurité alimentaire de milliers de personnes, y compris pour la migrante Nadège et ses enfants.
Kouadio Koffi Nadège, 33 ans, est une jeune agricultrice résidant à Bingerville, dans la périphérie d'Abidjan à une quinzaine de kilomètres de la capitale économique. " Il y a 4 ans, j’ai quitté le centre de la Côte d’ivoire parce que je n’avais pas de terres pour cultiver. Et j’ai rejoint Abidjan, qui était pour moi un eldorado. A mon arrivée, j’ai pu avoir une petite parcelle de terre ", explique-t-elle. Chaque jour, Nadège cultive des légumes sur un lopin de terre qu’elle loue temporairement à la communauté villageoise pour subvenir aux besoins de sa famille.
Elle a choisi l'agriculture périurbaine comme un moyen efficace de produire sa propre nourriture sur une petite parcelle de terre à proximité de la ville, et ainsi rester proche de sa famille. Cependant, elle explique que le manque d’eau l’empêche de cultiver autant qu’elle ne le souhaiterait. "La dépendance aux transformations saisonnières a eu un impact négatif sur le rendement de mes activités. Nous produisons une tonne de légumes là où nous aurions pu produire dix tonnes si nous avions un accès à l’eau. L’eau est pour moi une ressource problématique, il s’agit d’un véritable enjeu pour produire mes légumes qui me permettent de nourrir ma famille et tirer des revenus pour scolariser mes enfants. Chaque jour je suis obligée de parcourir de nombreux kilomètres pour récupérer de l’eau usée et venir arroser mes plans", s'inquiète Nadège.
Accroître la résilience des communautés migrantes et autochtones face au stress hydrique et aux changements climatiques
La main d’œuvre migrante est en effet particulièrement touchée par ces problématiques qui fragilisent les emplois dans le secteur agricole. L’atténuation ou la résolution des défis engendrés par la rareté de l’eau passe par une meilleure gestion des terres, des eaux et une facilité d’accès aux infrastructures de gestion de l’irrigation. Afin d’accroître la résilience des communautés migrantes et autochtones face au stress hydrique et aux changements climatiques, tout en renforçant la confiance des communautés dans les autorités locales et les structures étatiques, l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) met en œuvre depuis janvier 2022, le projet " Protection et insertion de la main d’œuvre migrante et environnement dans l’agriculture urbaine et périurbaine " (MITSA), financé par le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères de la France. Cette initiative fournit par exemple un dispositif de pompage solaire visant à renforcer la résilience des acteurs de l’agriculture urbaine et périurbaine face aux conséquences du changement climatique.
Le projet MITSA est important pour Nadège et pour de nombreux travailleurs migrants. Il permet d’améliorer leurs revenus et de renforcer durablement leurs résiliences face aux changements climatiques. Nadège est optimiste quant à l'avenir. " Aujourd'hui avec ce projet, on aura un accès durable à l'eau ; on pourra travailler moins et avoir de meilleurs rendements. Ça va changer mon quotidien ! ".