Discours du Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies au Colloque pour préparer le Sommet de l'avenir
Le point central de l'édition 2023 de la Journée des Nations Unies en Côte d'Ivoire a été le colloque pour préparer le Sommet de l'avenir prévu en 2024.
Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères, de l'Intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur,
Monsieur le Ministre délégué de l'Intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur,
Mesdames et Messieurs, les présidents d’institutions et Représentants du Gouvernement,
Mesdames et Messieurs, les membres du corps diplomatique,
Mesdames et Messieurs les Représentants, du secteur privé, des partenaires au développement, de la communauté universitaire et de la société civile
Chers collègues, chefs des agences des Nations Unies
Chers invités, Mesdames et Messieurs, tout protocole respecté,
Je remercie M. Léon Adom, Ministre des Affaires Etrangères, de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’Etranger d’avoir choisi le Sommet de l’avenir comme sujet pour ce premier colloque que vous organisez.
Je remercie également M. Wautabouna Ouattara, Ministre délégué de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’Etranger, ainsi que tous les cadres du Ministère des Affaires Etrangères, de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’Etranger qui ont travaillé à la préparation de ce colloque, pour leur étroite collaboration.
Nous avions initialement souhaité faire coïncider ce colloque avec la célébration de la journée des Nations Unies, célébrée le 24 octobre. Les aléas du calendrier gouvernemental font que nous nous retrouvons quelques jours plus tard, sans rien enlever a la symbolique de cette journée de 78ème anniversaire de l’Organisation des Nations Unies.
Mes remerciements vont aussi à l’endroit de tous les panélistes qui ont consacré du temps et de l’énergie à la préparation de leurs interventions. Vos analyses et lectures croisées des recommandations faites aux Etats membres par le Secrétaire General vont permettre d’en débattre et je l’espère, de dégager des recommandations que la Côte d’Ivoire pourra porter lors du Sommet de l’avenir en 2024.
Mesdames et Messieurs, chers invités,
En 2020, à l'occasion du 75ème anniversaire des Nations Unies, les États Membres ont fait le constat que les difficultés auxquelles nous nous heurtions étaient toutes liées les unes aux autres, par-delà les frontières et tout ce qui nous sépare. Ces défis sont immenses. Ils appellent des solutions universelles et ne peuvent être relevés par des petits groupements d’États ou des coalitions de volontaires. Ces défis, ce n’est que par des mesures tout aussi étroitement liées et dans le cadre d’un multilatéralisme revitalisé, composé d’institutions multilatérales véritablement universelles, que nous pourrons les surmonter, l'ONU devant être au centre des efforts.
Les Etats Membres ont donc chargé le Secrétaire Général de formuler des recommandations pour relever collectivement les défis présents et futurs. Les recommandations du Secrétaire General qui en découlent ont été rassemblées dans un rapport intitulé « Notre Programme Commun».
« Notre Programme commun » a été établi en concertation avec de nombreux interlocuteurs, y compris les Etats Membres, des leaders d’opinion, des jeunes, des représentants de la société civile ainsi que le système des Nations Unies et ses nombreux partenaires. « Notre Programme commun » est avant tout un programme d’action, qui vise à hâter la mise en œuvre des accords existants, notamment les objectifs de développement durable. Il appelle à un renouveau de la confiance et de la solidarité entre les peuples, les pays et les générations. Il propose de réformer le multilatéralisme afin qu’il reflète et tienne compte des réalités politiques et économiques actuelles.
Mesdames et Messieurs, chers invités,
Des progrès ont déjà été accomplis dans la mise en œuvre de nombreuses recommandations formulées dans « Notre Programme Commun » à la faveur des débats organisés l’année dernière par le Président de l’Assemblée générale, comme la création du Bureau des Nations Unies pour la jeunesse ; les cinq mesures porteuses de transformation pour renforcer l’égalité des genres ; la nouvelle vision de l’état de droit ; l’Accélérateur mondial pour l’emploi et la protection sociale.
D’autres propositions font l’objet de débat, comme celles concernant la mise en place d’un Conseil Consultatif de haut niveau ou l’établissement d’une liste de biens publics mondiaux.
Le Sommet de l’avenir qui aura lieu l’année prochaine sera une occasion unique de forger un nouveau consensus mondial sur ce à quoi notre avenir devrait ressembler et sur les moyens que nous pouvons déployer aujourd’hui pour le faire advenir. Les Etats membres ont décidé d’adopter, à l’issue du Sommet de l’avenir, un pacte pour l’avenir négocié au niveau intergouvernemental, qui permette de réaffirmer la Charte des Nations Unies, de redynamiser le multilatéralisme, de favoriser l’exécution des engagements existants et de trouver des solutions aux problèmes nouveaux.
Les Etats Membres ont également décidé de travailler vers un pacte articulé autour des cinq séries de sujets :
- Le développement durable et le financement du développement ;
- La paix et sécurité internationales ;
- La science, la technologie et l’innovation, ainsi que la coopération numérique ;
- Les jeunes et les générations futures ;
- La transformation de la gouvernance mondiale.
Afin de nourrir les réflexions et débats en amont du Sommet de l’avenir, et pour prolonger la vision exposée dans Notre Programme commun, le Secrétaire Général a présenté aux Etats Membres une série de propositions concrètes et réalisables dans onze notes d’orientation. Six de ces onze notes vous seront présentées plus en détail aujourd’hui. Ces propositions portent sur les éléments suivants :
- Un Nouvel agenda pour la paix ayant vocation à redynamiser notre cadre de sécurité collective ;
- Un système financier mondial fonctionnant au profit de tous ;
- Des indicateurs économiques autres que le PIB visant à éclairer l’action publique pour combler un vide manifeste dans la façon dont nous mesurons la prospérité et le progrès économique ;
- Un pacte permettant d’exploiter les avantages des technologies numériques et de l’intelligence artificielle et d’en gérer les risques ;
- Un code de conduite volontaire sur l’intégrité de l’information en ligne afin de mettre fin à « l’infodémie » qui fait des ravages aux quatre coins de la planète ;
- De nouveaux protocoles permettant de mieux gérer les chocs mondiaux ;
- Une coopération renforcée dans l’espace extra-atmosphérique ;
- Une transformation des systèmes éducatifs ;
- La véritable inclusion des jeunes dans la prise de décision à l’échelle mondiale et
- Des moyens de préserver l’avenir et de faire respecter les droits des générations futures, afin de réfléchir sur un temps long, d’en faire davantage pour les jeunes générations et les générations futures et de mieux se préparer aux problèmes de demain;
- Et enfin, une ONU 2.0, mieux armée pour soutenir les États Membres grâce à l’utilisation de données, du numérique, de l’innovation, de la prospective stratégique et des sciences comportementales.
Mesdames et Messieurs,
La Côte d’Ivoire, à travers son leadership régional et international, doit apporter sa vision sur ces problématiques et une contribution de qualité aux réflexions en cours. Le pays a démontré son rôle de premier plan à travers sa participation significative au Conseil de Sécurité, ses contributions aux opérations de maintien de la paix de l'ONU, sa transition réussie d'un pays fragile vers une nation stable, sa récente réélection au Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU pour la période 2024-2026.
Les contributions de la société civile, des milieux universitaires, du secteur privé et d’autres parties prenantes importantes, raison de leur présence ici parmi nous, sont également attendues.
Enfin, je terminerais mon mot de remerciement avec ces mots du Secrétaire General tenus le 21 septembre dernier, à New York, à l’occasion de la réunion ministérielle sur le sommet de l’avenir :
Je cite « Disons-le clairement. Le temps ne joue pas en notre faveur. Au cours des deux années qui se sont écoulées depuis mon rapport sur Notre Programme commun, de nouveaux conflits sont apparus et les tensions géopolitiques se sont considérablement accrues. Nous avons franchi un nouveau Rubicon avec l’intelligence artificielle générative. Les signes d’un effondrement du climat sont là. Des milliards de personnes dans le monde ont été frappées par la crise du coût de la vie. Les pays aux prises avec des problèmes de surendettement ou de défaut de paiement sont plus nombreux que jamais. Nous ne pouvons pas avancer à pas comptés vers un accord quand le monde file à grandes enjambées vers l’abime. Nous devons donner une nouvelle urgence à nos efforts et instiller le sentiment partagé d’un but commun. Inspirons-nous des accords mondiaux conclus récemment sur la biodiversité, sur la haute mer, sur les pertes et les dommages climatiques, sur le droit humain à un environnement propre, sain et durable. Parvenir à un accord sera difficile, mais possible. Je vous invite à redoubler d’efforts au cours de l’année à venir pour faire en sorte que le Pacte pour l’avenir soit ambitieux et transformateur. »
Fin de citation
Je vous remercie pour votre attention.