La Côte d’Ivoire a fait de la planification familiale un levier stratégique pour améliorer la santé maternelle et infantile, renforcer l’autonomisation des femmes et favoriser le développement durable. Grâce aux efforts conjugués du Gouvernement et de ses partenaires, notamment l’UNFPA, des avancées notables ont été enregistrées au cours de la dernière décennie.
Selon l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) de 2021, les besoins non satisfaits en planification familiale ont reculé, passant de 27 % en 2012 à 22 %. Par ailleurs, selon le rapport Track20 de 2022 de l’organisation américaine Avenir Health, la Côte d’Ivoire fait partie des 13 pays africains où le nombre d’utilisatrices de contraceptifs modernes a doublé depuis 2012, preuve que les efforts déployés portent progressivement leurs fruits.
Une stratégie de proximité à travers la Semaine régionale de la planification familiale
Pour accélérer ces progrès, l’UNFPA, en collaboration avec les collectivités locales et le Ministère de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle, a lancé en 2023 une Semaine régionale de la planification familiale. L’objectif : intensifier l’offre gratuite de services de santé sexuelle et reproductive jusqu’au dernier kilomètre, en ciblant particulièrement les populations vulnérables.
La seconde édition, organisée en octobre 2024 à Bondoukou et dans la région du Gontougo au Nord-Est du pays, a permis de :
- Sensibiliser plus de 38 000 personnes ;
- Fournir des services de planification familiale à plus de 7 000 femmes ;
- Toucher plus de 15 000 bénéficiaires avec des soins gratuits, incluant le dépistage des IST/VIH, le traitement des lésions précancéreuses du col de l’utérus et des opérations de la fistule obstétricale.
À Bondoukou, la planification familiale change des vies
Parmi les bénéficiaires de cette dynamique, Bintou et Alassane Maïga, un couple résidant à Bondoukou, incarnent les bénéfices concrets de la planification familiale sur le quotidien des familles. Mariés depuis 12 ans, ils ont fait le choix, dès le début de leur union, d’espacer les naissances grâce à l’implant contraceptif.
« Je ne voulais pas faire d’enfants escalier », explique Bintou, aujourd’hui mère de quatre enfants. Informée par des émissions télévisées et des discussions entre amies, elle a rapidement convaincu son mari, lui-même sensibilisé par des amis médecins. Ensemble, ils ont trouvé un rythme qui leur permet d’élever chaque enfant avec attention, tout en préservant l’équilibre du foyer.
« Quand l’année arrive sur 4 ans, même si elle ne se rappelle pas, moi-même je lui dis d’aller enlever l’implant », confie Alassane, engagé et rassurant.
Grâce à la contraception, Bintou peut aussi mener de front sa vie de mère et son activité professionnelle. Gérante de deux magasins, elle témoigne : « Je prépare, je vais au magasin, je vends tranquillement. L’implant me donne la liberté d’organiser ma vie. »
Briser les tabous, encourager le dialogue
Le couple n’hésite pas à partager son expérience autour de lui, pour encourager d’autres familles à franchir le pas. « Si ta femme t’en parle, va avec elle à l’hôpital, pose tes questions, tu vas voir que ce n’est pas dangereux », recommande Alassane. Et Bintou d’ajouter : « L’implant ne rend pas stérile. J’ai eu tous les enfants que je voulais, sans jamais tomber malade. »
À travers leur témoignage, Bintou et Alassane rappellent que la planification familiale, bien plus qu’une question de santé, est un facteur de liberté, de progrès et de dignité pour les femmes et leurs familles. Et surtout, c’est un droit !