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Communiqué de presse
16 mai 2022
Communiqué final de l'atelier de partage d’expériences, de recueil de contributions et de leçons apprises sur la cohésion sociale en Côte d’Ivoire
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Histoire
09 mai 2022
Le moment est venu de pérenniser la terre, déclarent les dirigeants mondiaux lors de la COP 15
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Histoire
09 mai 2022
En visite à Soubré, une région de forte production cacaoyère, Amina Mohammed invite à plus de solidarité internationale pour une production durable du cacao en Côte d’Ivoire.
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Les objectifs de développement durable en Côte d'Ivoire
Les objectifs de développement durable (ODD), également appelés objectifs globaux, constituent un appel universel à l'action visant à éliminer la pauvreté, à protéger la planète et à garantir à tous les peuples la paix et la prospérité. Ce sont aussi les objectifs de l'ONU en Côte d'Ivoire:
Histoire
13 mai 2022
En visite à Soubré, une région de forte production cacaoyère, Amina Mohammed invite à plus de solidarité internationale pour une production durable du cacao en Côte d’Ivoire.
Présente en Côte d'Ivoire en amont de la Conférence des Parties (COP 15) de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), la vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Amina Mohammed, a effectué le 8 mai 2022 une visite de terrain à Soubré, chef-lieu de la Nawa, au sud-ouest du pays, une des principales régions de production cacaoyère. "Cette visite est destinée à mieux comprendre la complexité et les enjeux d'une production durable du cacao dans la région de la Nawa et en Côte d'Ivoire et à mettre en exergue notre approche en appui aux efforts du Gouvernement ", a expliqué le Coordonnateur résident des Nations Unies en Côte d'Ivoire, Philippe Poinsot.
Première étape de la visite de la vice-Secrétaire générale de l’ONU, le village de Kouakoukro. Dans ce campement situé à la périphérie de Soubré, l'UNICEF appuie l’Agence Nationale de Développement Rural (ANADER) sur une initiative dite de « Champs-Ecole » qui consiste à mettre ensemble un groupe de producteurs qui reçoivent des formations sur les techniques culturales du cacao pour améliorer leur productivité agricole et par extension leurs revenus afin notamment d’éliminer le travail des enfants. « Cette initiative de champs-école a non seulement un impact positif sur nos revenus, mais elle contribue également à résoudre la problématique du travail des enfants puisque nous travaillons de façon solidaire dans les champs et nos revenus nous aident à engager plus de main-d’œuvre », a expliqué le chef du village de Kouakoukro, lui-même producteur de cacao. S’adressant aux producteurs, Mme Amina Mohammed a salué l’intérêt de l’initiative “Champs-Ecole”. « Nos échanges dans ce champ m’ont aidé à mieux comprendre les efforts engagés à travers différents partenariats afin d’améliorer la production du cacao dans l’intérêt des enfants, pour qu’ils n’aient plus à travailler dans les plantations, mais également dans l’intérêt des familles en améliorant leurs revenus. C’est une excellente initiative d’aider les acteurs dès l’étape de la production », a-t-elle déclaré. Elle s’est également réjouie de la place accordée aux femmes productrices de cacao. « Les femmes dont certaines sont de petites productrices ont besoin d’être soutenues et de tirer pleinement profit de l’accroissement des revenus agricoles issus des champs-écoles pour améliorer leur qualité de vie et celle de leurs familles ».
A la suite de Kouakoukro, la délégation a visité le centre d’accueil des enfants en détresse de Soubré. En 2018, pour favoriser une prise en charge et une réintégration mieux structurées des enfants retirés des champs de cacao dans la région de la Nawa, la Première Dame, Mme Dominique Ouattara, a ouvert à Soubré ce centre d’accueil pour enfants vulnérables. « J’ai été impressionnée par les investissements destinés à réintégrer les enfants qui travaillaient dans les plantations de cacao dans le système éducatif, avec l’appui de la Première Dame, du Gouvernement et des Nations Unies pour leur offrir l’accès à la santé, à l’éducation et leur redonner l’espoir de rêver à un avenir meilleur. Ce centre comprend une suite d’infrastructures complètes et de qualité qui répondent à une diversité de besoins dans l’éducation des enfants », a affirmé Amina Mohammed à l’issue de la visite du centre.
Au centre de santé de la localité de Yabayo, à 20km de Soubré, Amina Mohammed accompagnée des ministres du Plan et du Développement, de la Femme, de la Famille et de l’Enfant ainsi que celui de l’Emploi et de la Protection Sociale, s’est vu expliquer le nouveau mécanisme d’enregistrement des naissances. Le taux d’enregistrement des naissances dans les régions productrices de cacao en Côte d’Ivoire est inférieur à la moyenne nationale et l’absence d’extrait de naissance s’ajoute aux multiples vulnérabilités auxquelles sont confrontées les enfants, dont le travail des enfants. La non-déclaration des naissances est un facteur contribuant au travail des enfants car les enfants sans certificat de naissance ne peuvent passer l’examen de fin de cycle scolaire et sont exclus de l’école et de l’égalité des chances dans la vie. Le nouveau système d’enregistrement impliquant les ministères de la Justice, de la Santé et de l’Intérieur, et soutenu par l’UNICEF, est désormais structuré autour de l’enregistrement des naissances dès la maternité du centre de santé. « Depuis que ce mécanisme a été mis en œuvre, le taux de déclaration des naissances s’est sensiblement amélioré, passant de 150 naissances déclarées par le passé à plus de 600 naissances annuelles enregistrées en moyenne maintenant », a expliqué le médecin-chef du centre de santé de Yabayo qui a également insisté sur le besoin d’accentuer la sensibilisation au sein des communautés rurales pour les encourager à continuer à déclarer les naissances.
Avec près de 80% de perte de son couvert forestier depuis 1960, la Côte d’Ivoire est aujourd’hui l’un des pays aux taux de déforestation les plus élevés au monde. Selon le Bureau National d’Etudes Techniques et Développement (BNETD), la cacaoculture, par l'extension des surfaces cultivées, constitue un des principaux facteurs directs d’épuisement des ressources forestières. A Soubré comme dans plusieurs zones de production cacaoyère, le Conseil du café-cacao, l’agence gouvernementale de régulation du café-cacao, a initié un projet de reconstitution du couvert forestier en vue de maintenir les conditions d’une production durable du café et du cacao. Amina Mohammed a pu visiter une plantation de cacao appliquant des techniques d’agroforesterie. Elle a félicité les autorités pour cette initiative car « il est essentiel pour un pays comme la Côte d’Ivoire qui a perdu près de 80 % de son couvert forestier de s’engager dans la foresterie. L’agroforesterie permet aux paysans de diversifier leurs productions, de reboiser les terres agricoles, donc de lutter contre le réchauffement climatique et d’apporter de nouveaux moyens de subsistance. La régénération des plantations est essentielle à la pérennité de la filière cacao. »
A Grand-Zattry, à 40 kms de Soubré, l’OIT met en œuvre le projet « Accel » qui vise à accélérer l’élimination du travail des enfants et à favoriser un travail décent pour les producteurs à travers l’accès à la protection sociale pour les producteurs et l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Dans cette localité, la délégation de la vice-secrétaire générale de l’ONU a interagi avec des membres de coopératives et de communautés bénéficiaires d’une Association Villageoise d’Epargne et de Crédits (AVEC) et de l’approche WIND de l’OIT qui promeut la santé et la sécurité au travail. « Les échanges avec vous m’ont permis de voir comment la production pouvait être améliorée grâce à de nouvelles méthodes et bonnes pratiques agricoles », a indiqué la vice-Secrétaire générale de l’ONU.
Achevant sa visite, Amina Mohammed a traduit sa satisfaction pour les initiatives conjointes du Gouvernement ivoirien et des partenaires dans le développement du cacao durable en Côte d'Ivoire. « Cette visite à Soubré a été très inspirante. Elle m’a permis d’apprécier l’appui à la fois stratégique et opérationnel que les Nations Unies apporte au Gouvernement, en collaboration avec les autres partenaires techniques et financiers, tant bilatéraux que multilatéraux. », a-t-elle résumé, avant d’en appeler à plus de soutien international en faveur de la Côte d’Ivoire et des pays producteurs de cacao. « Avec ces efforts déployés par les autorités ivoiriennes et leurs partenaires pour une production durable du cacao, la pression est désormais du côté de la communauté internationale. Nous devons appliquer ici les solutions prônées au niveau international. Plus d’investissements sont nécessaires dans le domaine du changement climatique, de la transition énergétique, de la transformation de l’agriculture et de l’économie digitale. Notre engagement est de porter haut ce plaidoyer en faveur de la Côte d’Ivoire. »
Le cacao, dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial avec 40% de la production mondiale en volume, représente jusqu'à 20% du Produit Intérieur Brut (PIB) total du pays, 40% des recettes d'exportation, et plus de 10% des recettes publiques. Plus de six millions de personnes travaillent dans le secteur et 70 à 80 % des revenus des agriculteurs en dépendent. Une approche durable de production est cruciale pour assurer au pays un développement socio-économique pérenne.
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Histoire
10 mai 2022
Le moment est venu de pérenniser la terre, déclarent les dirigeants mondiaux lors de la COP 15
Les chefs d'État et de gouvernement réunis à l'occasion de la conférence mondiale des Nations Unies sur la terre ont appelé la communauté internationale à prendre des mesures urgentes pour endiguer les pertes en vies humaines et en moyens de subsistance que les communautés partout dans le monde que connaît le monde en raison des effets croissants et dévastateurs de la désertification, de la dégradation des terres et de la sécheresse.
S'exprimant lors du Sommet des chefs d'État convoqué en amont de l'ouverture de la 15e session de la Conférence des Parties (COP15) à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), Alassane Ouattara, Président de la Côte d'Ivoire, a déclaré : « Notre Sommet doit être celui de l'espoir, de la mobilisation collective des Etats et des partenaires au développement, en faveur des initiatives de restauration des terres et des forêts de nos pays. Nous devons utiliser toutes les ressources de nos Conventions pour répondre aux besoins alimentaires toujours croissants et faire face au stress hydrique toujours croissant d'une population mondiale toujours croissante.
Amina Mohammed, vice-secrétaire générale des Nations unies, a déclaré : « Alors que nous approchons de la moitié des objectifs de développement durable, ils restent notre meilleur espoir pour construire un avenir durable et inclusif. Le sol sous nos pieds est la fondation parfaite sur laquelle bâtir cet avenir.
Abdulla Shahid, président de l'Assemblée générale des Nations Unies, a déclaré : « Des terres productives sont essentielles à la sécurité alimentaire mondiale et à des écosystèmes sains, ainsi qu'au maintien de moyens de subsistance stables. C'est une condition préalable au succès de l'Agenda 2030 pour le développement durable ; pour faire avancer les conventions de Rio sur la biodiversité et le changement climatique ; et pour lutter contre la pollution sur terre et en mer. »
Ibrahim Thiaw, Secrétaire exécutif de l'UNCCD, a déclaré : « Le moment est venu d'agir. Il n'y a pas d'avenir pour nos enfants ou la planète si nous continuons à faire comme si de rien n'était lorsqu'il s'agit de gérer notre terre. La COP15 est notre moment historique, en tant que communauté internationale, pour mettre les gens et la planète sur une nouvelle voie ; sur le chemin de la vie, de la guérison de la COVID-19 et de la prospérité. Les décisions que les pays prennent à la COP15 doivent être transformationnelles, et non progressives, pour parvenir à la restauration des terres et à la résilience à la sécheresse auxquelles le monde aspire.
Le Sommet s'est conclu par l'adoption de l'Appel d'Abidjan, qui exhorte à accorder la plus haute priorité à la question de la sécheresse et renforce l'engagement à atteindre la neutralité en matière de dégradation des terres d'ici 2030. L'appel à l'action des dirigeants vient en réponse à un avertissement sévère de la CNULCD selon lequel jusqu'à 40 % de toutes les terres libres de glace sont déjà dégradées, avec des conséquences désastreuses pour le climat, la biodiversité et les moyens de subsistance.
Le statu quo entraînera, d'ici 2050, la dégradation de 16 millions de kilomètres carrés (presque la taille de l'Amérique du Sud), avec 69 gigatonnes de carbone émises dans l'atmosphère. Mais la restauration des terres contribuerait à réduire le nombre estimé de 700 millions de personnes susceptibles d'être déplacées par la sécheresse d'ici 2030.
"L’Initiative d’Abidjan", un programme pour restaurer les écosystèmes forestiers dégradés et promouvoir des approches de gestion durable des sols
Au cours du Sommet, le Président Ouattara a également annoncé l'ambitieux programme d'héritage d'Abidjan pour stimuler la durabilité environnementale à long terme dans les principales chaînes de valeur en Côte d'Ivoire tout en protégeant et en restaurant les forêts et les terres et en améliorant la résilience des communautés au changement climatique, ce qui nécessitera la mobilisation de 1,5 milliard de dollars américains au cours des cinq prochaines années. Les engagements initiaux pris lors du Sommet en faveur de cet objectif incluent ceux de la Banque africaine de développement, de l'Union européenne, de l'Initiative pour une croissance verte et du Groupe de la Banque mondiale.
Au sommet de l'agenda de la COP15 figurent la restauration d'un milliard d'hectares de terres dégradées d'ici 2030 et la protection future des personnes, de leurs maisons et de leurs terres contre les impacts des risques de catastrophe liés au changement climatique, tels que les sécheresses, le sable et la poussière. tempêtes.
La COP15 devrait également convenir d'actions politiques pour fournir un environnement propice à la restauration des terres grâce à des droits fonciers plus forts, à l'égalité des sexes, à la planification de l'utilisation des terres et à l'engagement des jeunes pour attirer les investissements du secteur privé vers la conservation, l'agriculture et les utilisations et pratiques des terres pour améliorer la santé. de la terre.
Lors du Caucus Genre convoqué en marge du Sommet des Chefs d'Etat, la Première Dame de Côte d'Ivoire Dominique Ouattara et la Secrétaire Générale Adjointe des Nations Unies Amina Mohammed ont lancé une nouvelle étude sur les impacts différenciés de la désertification, de la dégradation des terres et de la sécheresse sur les hommes et les femmes. L'étude met en lumière les impacts disproportionnés auxquels les femmes et les filles sont confrontées lorsque les terres sont dégradées et comment, si on leur donne l'agence, elles peuvent être à l'avant-garde des efforts mondiaux de restauration des terres.
Dominique Ouattara, Première Dame de Côte d'Ivoire, a déclaré : « Les femmes sont l'épine dorsale de l'économie rurale, en particulier dans les pays en développement. Ils représentent près de la moitié des agriculteurs du monde. Nous devons à tout prix gagner ensemble dans notre quête d'autonomisation des agricultrices grâce à diverses mesures, notamment la sécurité foncière et l'accès au financement rural.
Amina Mohammed, secrétaire générale adjointe des Nations unies, a ajouté : « Les femmes et les filles sont au cœur de la construction d'une économie de restauration des terres. Mais elles continuent d'être marginalisées et de payer le prix le plus lourd en matière de perte de terres, de changement climatique, COVID et conflit."
Plus de 2 000 participants, dont une douzaine de chefs d'État et de gouvernement, une cinquantaine de ministres et délégués de haut niveau sont attendus à la COP15 de la CNULCD, qui se déroule du 9 au 20 mai à Abidjan.
La COP15 de l'UNCCD se réunit sous le thème « Land. La vie. Legs : De la rareté à la prospérité », un appel à l'action pour garantir que la terre, qui est la bouée de sauvetage sur cette planète, bénéficiera également aux générations présentes et futures.
La COP15 de la CNULCD est la première des trois réunions des Conventions de Rio à se tenir en 2022, la COP15 sur la biodiversité et la COP27 sur le changement climatique se réunissant plus tard à Kunming, en Chine, et à Charm el-Cheikh, en Égypte, respectivement.
Le segment de haut niveau se poursuit le 10 mai. La COP15 de la CNULD s'ouvre officiellement le 11 mai et devrait adopter un ensemble de décisions sur ces questions d'ici à sa clôture le 20 mai.
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Publication
06 mai 2022
Rapport annuel 2021 des Nations Unies en Côte d'Ivoire
Après une première année de mise en œuvre du Cadre de Coopération 2021-2025, ce rapport annuel reflète les contributions collectives et individuelles du Système des Nations Unies pour le Développement en 2021, afin d'accompagner la réalisation des priorités nationales de développement en Côte d'Ivoire.
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Histoire
25 mars 2022
Les leaders de la nutrition en Côte d'Ivoire et sur le continent ont partagé leur vision sur l'Année 2022 pour la Nutrition de l'Union Africaine
Des représentants de la Commission de l'Union Africaine, de la Banque Africaine de Développement, du Mouvement pour le renforcement de la nutrition (Scaling up Nutrition), des partenaires et du Secrétariat Général de la Présidence de la République de Côte d'Ivoire ont partagé leur vision lors de la conférence de presse sur l'Année 2022 pour la nutrition de l'Union Africaine et sa contribution à l’accélération de la réalisation des objectifs en matière de nutrition en Côte d’Ivoire et sur le continent.
L'Union africaine a désigné 2022 comme l'Année de la nutrition pour l'Afrique, dont la priorité est de "renforcer la résilience nutritionnelle et la sécurité alimentaire sur le continent africain : renforcer les systèmes agroalimentaires, de santé et de protection sociale pour accélérer le développement humain, social et économique." Cette initiative porteuse d’espoir pour les populations africaines qui souffrent de la faim et de la malnutrition, notamment pour les groupes les plus vulnérables que sont les femmes, et les enfants et les générations futures, a été largement saluée et célébrée à travers le monde.
L'initiative d’inscrire la nutrition au Sommet de l’Union Africaine, a été conduite par la République de Côte d'Ivoire. Les priorités sont notamment : (1) l'exploitation des connaissances pour éclairer la prise de décision, (2) le plaidoyer en faveur d'un engagement et d'un investissement accrus dans le domaine de la nutrition, (3) les partenariats et les plateformes de responsabilité mutuelle, et (4) le renforcement des capacités institutionnelles pour favoriser l'impact.
Par le biais d'activités entreprises par les pays du continent, elle vise à obtenir (1) la création d'une plateforme multisectorielle et multipartite pour la coordination des interventions en matière de nutrition ; (2) un cadre renforcé de suivi, d'évaluation et de redevabilité ; (3) de nouvelles promesses ambitieuses de soutien, de ressources et de financement des plans d'action ; et (4) une mise en œuvre accrue des instruments législatifs et financiers de l'Union africaine et des pays visant à relever les défis de la sécurité alimentaire et de la nutrition en Afrique.
Cet accent mis sur la nutrition arrive à un moment crucial pour les pays africains, qui ont profondément ressenti les impacts négatifs de la pandémie de COVID-19. Au-delà, l’Afrique continue de subir les effets néfastes du changement climatique et de l’environnement, des conflits, des catastrophes naturelles et des crises.
Si de nombreux progrès ont été réalisés en Afrique pour lutter contre la malnutrition sous toutes ses formes, le rapport mondial sur la nutrition indique que les taux de malnutrition en Afrique restent préoccupants : Plus de 61 millions, soit 30,7 % d’enfants de moins de cinq ans souffrent d’un retard de croissance en Afrique et plus de 40 % des femmes en âge de procréer souffrent d’anémie.
En Côte d’Ivoire, si certains indicateurs nutritionnels comme ceux du retard de croissance (21%), l’allaitement exclusif (23,5%), et le surpoids infantile (1,5%) présentent une bonne tendance en vue d’atteindre les cibles mondiales d’ici 2025, les défis quant aux autres indicateurs sont réels, notamment celui de l’anémie avec 66% des femmes de 15-49 ans touchées et seulement 22% des jeunes enfants ont un régime alimentaire suffisamment diversifié.
"Outiller les institutions nationales et les communautés pour leur permettre de fournir des services et adopter des comportements adéquats en matière de nutrition et de développement de la petite enfance"
« Aucun pays ne peut parvenir à l’émergence durable et équitable sans investir dans son capital humain or la nutrition en est un élément essentiel. Ainsi, les Objectifs de Développement Durable ne pourront être atteints d’ici à 2030 sans action efficiente et durable pour assurer un état nutritionnel satisfaisant des populations, et particulièrement les femmes, les enfants et les plus vulnérables. C’est le lieu de saluer l’engagement de la Côte d’Ivoire au plus haut niveau en vue d’atteindre les objectifs nationaux en matière de nutrition et pour faire de l’année de la nutrition de l’Union Africaine, une réalité. La nutrition étant un des axes prioritaires de nos interventions le Système des Nations Unies pour le Développement, compte investir sur les cinq années que durera notre Cadre de Coopération avec la Côte d’Ivoire, plus de 25,5 milliards de FCFA dans des initiatives impliquant les institutions nationales et les communautés. Cela leur permettra de disposer de capacités renforcées pour fournir des services et adopter des comportements adéquats en matière de nutrition et de développement de la petite enfance. » a déclaré Philippe Poinsot, Coordonnateur Résident des Nations Unies en Côte d’Ivoire.
« L'Union Africaine a fait de la nutrition une priorité essentielle depuis l'époque de l'OUA, ce qui s'est traduit par la vision à long terme définie dans l'Agenda 2063. L'aspiration 1 souligne l'importance de la nutrition pour "l'Afrique que nous voulons" avec l'objectif 1 "Les Africains ont un niveau de vie élevé, une bonne qualité de vie, une bonne santé et un bon bien-être" et l'objectif 3 "Les citoyens sont en bonne santé et bien nourris et ont une espérance de vie supérieure à 75 ans". L'année 2022 de la nutrition en Afrique est l'occasion de reconnaître et de préserver les acquis du passé en matière de nutrition tout en préservant les efforts futurs pour atteindre les objectifs de la Déclaration de Malabo d'ici 2025. C'est également l'occasion de se réunir pour relever les défis interconnectés de la nutrition et de renforcer la capacité des communautés à s'adapter et à faire face aux défis actuels de la nutrition et de la sécurité alimentaire. L'Union Africaine reconnaît la nature multisectorielle de la nutrition et appelle à une approche multisectorielle. » a estimé Dr Margaret Agama, Directrice (par intérim) de la Santé et des affaires humanitaires à la Commission de l'Union Africaine.
La Banque africaine de développement (BAD) a joué un rôle actif dans l'engagement en faveur de la nutrition. Elle coordonne le groupe des leaders africains pour la nutrition. « La BAD, par le biais des Leaders africains pour la nutrition, s'est engagée à promouvoir un leadership politique de haut niveau pour s'assurer que les États membres de l'Union africaine augmentent les investissements dans la nutrition. L'augmentation des investissements dans la nutrition en Afrique est désormais une priorité absolue pour la Banque africaine de développement. Par exemple, la Facilité de financement pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique (FFFNSA), récemment lancée, qui vise à mobiliser la facilité de financement dont l'objectif ambitieux est de mobiliser 1 milliard de dollars pour nourrir 200 millions de personnes en Afrique d'ici 2025, fournira des investissements supplémentaires pour lutter contre la malnutrition », a déclaré George Ouma, Coordinateur, Leaders africains pour la nutrition, Banque Africaine de Développement.
Mme Gerda Verburg, Sous-secrétaire générale des Nations unies et Coordinatrice du mouvement pour le renforcement de la nutrition, Scaling Up Nutrition, a activement soutenu la désignation de l'Année de la nutrition en Afrique a indiqué que le mouvement était prêt à soutenir les pays africains dans la mise en œuvre de leurs plans nationaux de nutrition et a souligné le rôle important que joue la nutrition dans le développement durable. « Je félicite la Côte d’Ivoire pour son leadership en matière de nutrition et l’heureux aboutissement du processus pour l’inscription de la nutrition comme thème de l’année 2022. Je félicite l'Union Africaine d'avoir établi une feuille de route claire et solide pour l'Année de la nutrition en Afrique 2022 », a-t-elle indiqué.
Relever le défi de la malnutrition passe par une approche systémique avec la transformation de l’ensemble des systèmes d’alimentation, de santé, d’éducation, de protection sociale, d’assainissement et d’approvisionnement en eau potable ainsi que l’hygiène : c’est en adoptant une approche concertée, multisectorielle et multipartite qu’il sera possible de parvenir à un changement durable. « La Côte d'Ivoire, pays appartenant au mouvement SUN, agit depuis longtemps sur cet enjeu et fait de la lutte contre la malnutrition une de ses priorités nationale, régionale et continentale dans le cadre du suivi de la mise en œuvre de l’agenda 2063. Son engagement au niveau national s’est traduit par la mise en place du Conseil National pour la Nutrition, l’Alimentation et le Développement de la Petite Enfance (CONNAPE) et au niveau régional par la création du CERFAM en partenariat avec le PAM. Ces deux structures sont placées sous la haute autorité directe du Président de la République », a souligné Dr Patricia N’Goran, Conseillère à la Présidence de la République de Côte d’Ivoire, Conseil National pour la Nutrition, l’Alimentation et le développement de la Petite Enfance (CONNAPE). Dr N’Goran a saisi l’opportunité de cette tribune pour exprimer tout sa gratitude à l’ensemble des partenaires au développement pour leur engagement constant.
En conclusion, le Représentant de l’UNICEF, Chef de file des partenaires techniques et financiers de la nutrition en Côte d’Ivoire, Marc Vincent, a rappelé l’importance de la nutrition pour les femmes et les enfants en particulier lors des mille premiers jours de leur vie. Il a lancé un appel aux médias pour la sensibilisation et la communication des messages en faveur de la nutrition et de régimes alimentaires sains pour tous. Les médias sont des partenaires clés en appui aux efforts de plaidoyer afin que la nutrition reste une priorité de l’agenda national et africain ainsi que pour chacune des parties prenantes.
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Histoire
13 mars 2022
Un nouveau Bureau Commun de Terrain des Nations Unies à Bouaké pour mieux répondre aux défis de développement dans le Gbêkê
Le Système des Nations Unies pour le Développement -SNUD- dispose désormais d’un Bureau Commun de Terrain à Bouaké. L’installation de ce nouveau bureau commun s’est faite à l’occasion de la retraite annuelle 2022 de planification stratégique des chefs d’agences du SNUD conduits par le Coordonnateur résident des Nations Unies, Philippe Poinsot, du 7 au 10 février 2022 à Bouaké, chef-lieu de la région du Gbêkê.
« L’érection de ce nouveau bureau commun est alignée sur la réforme du Système des Nations Unies pour le Développement (SNUD) qui préconise l’installation de locaux communs afin de permettre à nos agences de travailler ensemble et de renforcer l’efficacité, les synergies et la cohérence de leurs interventions dans une région », a relevé le Coordonnateur résident des Nations Unies, Philippe Poinsot, en recevant symboliquement les clés des nouveaux locaux des mains du Directeur de Cabinet du Ministère du Plan et du Développement, Yéo Nahoua. « Ce bâtiment que le Gouvernement avait à l’origine mis à disposition de l’UNFPA et qui désormais devient le bureau conjoint des Nations Unies, se veut structurellement distinct d’une simple colocation entre agences. Il permettra de renforcer la présence du SNUD dans la région du Gbêkê pour plus d’efficacité et d’impact et d’être au plus près des populations locales. », a-t-il précisé. Après les bureaux conjoints déjà existants à Korhogo, Man et Guiglo, le Bureau commun de terrain de Bouaké est le quatrième du genre pour le SNUD en Côte d’Ivoire.
Contribuer à refaire de Bouaké un pôle régional d’attractivité
Bouaké et la région du centre ont été l’épicentre de la décennie de crise politico-armée qu’a connu la Côte d’Ivoire au début des années 2000. Cette crise a entrainé le déclin de l’activité industrielle dans la région, notamment dans le domaine du textile qui y était florissante. Le Directeur de Cabinet du Ministère du Plan et du Développement, Yéo Nahoua, a rappelé le positionnement unique de la ville de Bouaké. « Cette ville est la deuxième de la Côte d’Ivoire, mais également le premier centre de référence sanitaire de la région. C’est aussi un nœud routier, un connecteur et carrefour des échanges des différentes régions de la Côte d’Ivoire, ainsi qu’avec les pays limitrophes ».
Aujourd’hui, plus d’une décennie après la fin de la crise, la ville et ses populations se relancent progressivement. Selon la directrice régionale du Ministère du Plan dans la région du Gbèkè, Massandjé Diaby, « la mise en œuvre du Plan National de Développement 2016-2020 a permis de restaurer ou de réaliser plusieurs infrastructures socio-économiques et de favoriser l’insertion professionnelle de jeunes de la région ». De nombreux défis de développement relevés par le préfet de la région du Gbêkê, Tuo Fozié, persistent toutefois. « La réduction de la pauvreté, l’employabilité des jeunes, la consolidation du tissu industriel, la cohésion sociale, la prévention des conflits, le renforcement de la sécurité sont autant de défis persistants auxquels la région reste confrontée et pour lesquels l’appui de partenaires internationaux tels que les Nations Unies est crucial », a souligné la première autorité administrative de la région.
C’est pour répondre à la vision des autorités gouvernementales de refaire de Bouaké, le pôle d’attractivité et la plaque tournante économique régionale, voire sous-régionale qu’elle fut que plusieurs agences du SNUD y mènent déjà diverses interventions dans les domaines de la santé maternelle, la lutte contre le VIH, l’appui aux coopératives de cacao, l’éducation inclusive, le développement des filières agricoles, les Violences basées sur le genre, la culture de la paix, l’insertion socio-professionnelle des jeunes, le renforcement des capacités des acteurs sur les droits de l’homme, etc. Au total, vingt-quatre (24) initiatives de développement sont conduites par des agences du SNUD dans la région du Gbêkê pour un investissement de près de 1,5 milliards FCFA (2,6 millions USD) auxquelles s’est ajouté le projet « Appui intégré pour la gestion du développement local, la promotion de sociétés pacifiques et la sécurité humaine dans la région de Gbêkê » dont le lancement officiel a eu lieu au cours de cette retraite annuelle. « Ce nouveau projet financé pour près de 600 millions FCFA par le Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies pour la sécurité humaine (UNTFHS), sera mis en œuvre durant trois années dans les localités de Béoumi, Botro, Bouaké et Sakassou afin contribuer à adresser de façon intégrée les vulnérabilités de la région », a indiqué Carol Flore-Smereczniak, représentante du PNUD dont l’agence conduira le projet conjointement avec ONU Femmes.
A l’occasion de visites de terrain, les chefs d’agences accompagnés de partenaires internationaux et d’autorités gouvernementales et locales ont pu apprécier les réalisations de quatre (4) projets mis en œuvre par l’UNFPA, l’OMS et l’OIM à Bouaké. « Ces visites de projets ainsi que les travaux de la retraite annuelle nous ont permis d’échanger avec les bénéficiaires, d’écouter les autorités et acteurs locaux de développement et de mieux comprendre et apprécier les besoins auxquels le SNUD peut répondre de manière conjointe pour avoir plus d’impact. Les témoignages des bénéficiaires des projets visités ont révélé l’ampleur des obstacles liés à l’autonomisation des femmes, à la lutte contre les violences basées sur le genre et à l’insertion professionnelle des jeunes dans la région du Gbêkê. Ces témoignages ont également démontré toute la pertinence de l’action du SNUD dans la région par rapport aux défis et la capacité d’appropriation par les bénéficiaires des outils et plateformes utilisées », a indiqué le Coordonnateur résident des Nations Unies à la clôture de la retraite annuelle 2022 de planification stratégique de l’Equipe pays des Nations Unies.
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Histoire
21 février 2022
Pour que les femmes ne meurent plus en donnant la vie à Korhogo
Maniant avec aisance le français, le malinké et le senoufo, Mme Saly K. s’adresse à la cinquantaine de personnes qui composent son auditoire, en grand majorité des femmes, leur expliquant l’importance des consultations prénatales, de l’accouchement assisté par un personnel qualifié et des soins aux nouveau-nés et aux enfants.
Sage-femme au Centre de Santé Rural (CSR) de Waraniéné, localité située à environ 5 kilomètres de la ville de Korhogo dans le nord de la Côte d’Ivoire, Saly K. tient chaque jour ces séances de sensibilisation. « Malheureusement, les femmes arrivent toujours tardivement au centre de santé pour leur première consultation prénatale, ce que nous appelons la CPN-1. Je pense que c’est culturel dans la zone parce qu’aucune femme ne vient en CPN à un mois ou dès le début de sa grossesse. Celles qui viennent tôt, elles sont parfois au 3ème mois voire au 5ème mois de leur grossesse », explique-t-elle.
Dans la localité de Dassoungboho, située à environ 15 km de Korhogo, le constat est le même. Charlotte S. et Lacina S., respectivement sage-femme et infirmier au Centre de Santé Rural de cette Sous-préfecture, ne disent pas autre chose. « Ici, les femmes arrivent toujours très tard au centre de santé pour leur CPN1. Il y’a beaucoup de pesanteurs socio-culturelles. Par exemple, le mari doit donner son accord, ou encore la grossesse doit rester cachée pendant un bon moment pour éviter les mauvais esprits et les mauvais génies. La femme n’est jamais sûre d’arriver au terme de sa grossesse », disent-ils en chœur. « Vous avez vu la jeune dame que je venais de recevoir », dit la sage-femme, « elle est à sept mois de grossesse et elle était à son deuxième rendez-vous seulement aujourd’hui. Pour vous dire que ce n’est pas facile », déplore la jeune sage-femme en fonction depuis 3 ans dans la localité.
En Côte d’Ivoire, le ratio de mortalité maternelle est estimé à 614 décès pour 100 000 naissances vivantes, selon l’Enquête Démographique de Santé 2012. Rapporté à la population en Côte d’Ivoire en 2020 (26 378 274 habitants), ceci correspondrait à environ 4535 femmes qui meurent chaque année en donnant la vie. Imaginons 25 avions avec chacun à bord 180 passagers qui s’écrasent chaque année. Tout simplement inacceptable !
Le District sanitaire de Korhogo1 n’échappe pas à cette triste réalité. En 2020, selon la Coordinatrice de la santé maternelle et infantile du district, Mme Kouassi Ahou Esther, « le district a enregistré 54 décès maternels. Ce chiffre a connu une baisse en 2021, chutant à 23 décès maternels. Pour l’année 2022, un cas de décès maternel a dejà été enregistré en janvier ».
Les causes des décès sont pratiquement les mêmes dans les pays de la région africaine. Le dernier rapport du district indique que les hémorragies du post-partum, les infections maternelles, les complications de l’hypertension artérielle et les ruptures utérines sont les principales causes des décès maternels dans la région.
Pour combattre ce fléau, dans le cadre de son soutien à la politique sanitaire nationale, l’OMS appuie la surveillance des décès maternels et riposte à travers la collecte et l’analyse des données pour chaque décès maternel notifié, le soutien à l’amélioration de la qualité des soins par le renforcement des capacités des agents de santé, la diffusion des standards de qualité, le suivi de la mise en œuvre des actions pour améliorer la qualité des soins. Ces actions se font dans tous les districts sanitaires du pays, y compris Korhogo 1.
Dr Ohouo Brou Samuel, consultant en charge de la santé maternelle, néonatale et infantile au Bureau de l’OMS à Abidjan résume la situation : « Dans l'ensemble, la sensibilisation a porté ses fruits, eu égard à l'affluence observée dans les établissements sanitaires de premier contact et au nombre de personnes venues consulter pour d'autres affections en dehors de la santé mère-enfant. Les causes des décès maternels sont connues pour la plupart ».
Au cours de la campagne de consultations foraines gratuites organisées pendant une semaine avec le soutien de l’OMS, plus de 3.000 femmes ont participé aux sessions d’information, environ 1.000 femmes enceintes ont été vues au cours des CPN, 328 autres ont été consultées pour leur état nutritionnel. La recherche active a permis de retrouver 135 femmes enceintes et 518 enfants non vaccinés, alors que 1.601 enfants ont été rattrapés pour améliorer leur état nutritionnel. « Nous faisons ce type de sensibilisation tous les jours au sein du centre de santé, et parfois en stratégie avancée, c’est-à-dire que notre équipe se déplace au sein de la communauté pour faire des sensibilisations ».
Dans le cadre de la campagne de consultations foraines gratuites, des dispositions ont été prises pour mobiliser les populations à participer massivement à ces séances. Selon une mère rencontrée au centre de santé rural de Dassounghoho, « la vaccination évite à l’enfant beaucoup de maladies. Quand l’enfant se porte bien, ça me permet de faire mes travaux ».
Cette autre femme enceinte rencontrée au centre de santé de Waranièné ajoute, en souriant, « je suis venue à mon rendez-vous parce que la sage-femme m’a expliqué que si je respecte tous mes rendez-vous je vais accoucher normalement, sans problèmes. Mon bébé va naître en bonne santé, et moi aussi je serai en bonne santé ».
La situation des décès maternels à Korhogo 1 s’améliore
« Les chiffres ont baissé entre 2020 et 2021 parce qu’il y a une meilleure maitrise des techniques de prise en charge des grossesses par les sages-femmes et les infirmiers. Nous faisons de l'accompagnement sur site après les revues des décès. Nous faisons également des mises à niveau des sages-femmes et des infirmiers sur les difficultés révélées par les résultats des revues, par exemple sur les hémorragies du post-partum, le partogramme, comment gérer une hypertension de la grossesse, etc. », explique K. Esther, Coordonnatrice du programme santé maternelle au district sanitaire de Korhogo 1.
Au Centre de Santé Urbain (CSU) de Karakoro par exemple, Falone M., la sage-femme explique qu’elle pratique en moyenne 30 accouchements par mois. Elle bénéficie également de l’appui du niveau central, à savoir le district sanitaire. En effet, la coordinatrice des activités de santé maternelle qui est une sage-femme expérimentée, fait un accompagnement sur site pour certaines sages-femmes qui ont des besoins de renforcement de capacités.
« Je pense qu’on devrait conduire ce type d’activités régulièrement, tous les deux voire trois mois. Elles permettraient d’améliorer nos indicateurs et de maintenir le niveau de motivation et d’engagement communautaire », a conclu Mme K. Esther.
En termes de défis, les acteurs ont relevé qu’il faut un renforcement du plateau technique à certains endroits. Certains centres de santé ruraux ont seulement besoin de tables d’accouchement, d’autres attendent d’être raccordés au réseau national de distribution d'eau et d’électricité. Il importe aussi renforcer le réseau des agents de santé communautaire en leur accordant une rémunération, voire les intégrer à la fonction publique. Des campagnes d'information des femmes en âge de procréer ainsi que des conjoint(e)s et des partenaires sont également nécessaires pour renforcer la sensibilisation.
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Histoire
22 décembre 2021
Les jeunes de Bouaké se mobilisent en hommage à l’étudiante Hermine, récente victime de viol dans la ville
Le Comité des Elèves et Etudiants de Côte d’Ivoire (CEECI), la Direction Régionale du Ministère de la Solidarité et de la lutte contre la Pauvreté, la Direction Régionale du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant ont organisé une marche Orange avec l’appui technique et financier de l’UNFPA et de « Affaires Mondiales Canada » pour dénoncer le viol et le meurtre de l’étudiante Kouakou Hermine Marie Josée.
Cette marche s’est déroulée le 4 décembre 2021 et a réuni plusieurs centaines d’étudiants, des organisations de la société civile, des représentants des agences du système des Nations Unies et des professionnels des médias.
Le thème : « Oranger le Monde, Tous Ensemble Mettons Fin Au Viol : C’est Maintenant », a été l’occasion pour les nombreux jeunes de la ville de Bouaké d’exprimer leur solidarité à l’endroit de la famille biologique de Kouakou Hermine Marie Josée et d’attirer l’attention des décideurs et de la population sur l’importance de prévenir et de punir sévèrement les auteurs de viols et de violences faites aux femmes et aux filles.
Pour exprimer sa solidarité aux élèves et traduire son engagement dans la lutte contre les violences basées sur le genre, l’UNFPA a soutenu l’organisation de cette marche Orange. « Aujourd’hui, l’UNFPA se tient aux côtés des jeunes pour marquer toute notre indignation face à la persistance des cas de violence et viols sur les femmes et les filles. Cette marche orange c’est aussi en hommage à la jeune étudiante, Kouakou Hermine, qui a été enlevée, séquestrée, violée et assassinée », a déclaré Alice Zadi, Coordonnatrice du Bureau Décentralisé de l’UNFPA à Bouaké.
Pour l’étudiant en Histoire à l’Université de Bouaké, Horo Leonard Élisée, des punitions plus sévères s’imposent face à ce genre de crimes. « L’assassin de Marie Josée mérite une très lourde peine. Aucune circonstance atténuante ne peut être trouvée à un tel crime. Nous ne voulons plus que pareille tragédie se reproduise en Côte d’Ivoire ».
La marche Orange a démarré au campus de l’Université Alassane Ouattara de Bouaké et a pris fin devant le tribunal de première instance de Bouaké où une motion a été lue et remise aux autorités préfectorales et judicaires. Répondant aux jeunes, les autorités préfectorales et judiciaires ont promis que les auteurs de ce crime subiraient la rigueur de la loi.
L'UNFPA travaille en collaboration avec le Comité national de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants pour lutter contre les violences basées sur le genre (VBG) et les pratiques néfastes. La ligne verte 1308, l’application Chance et soixante-dix plateformes multisectorielles de lutte contre les VBG ont été mises en place pour la prévention et l'accompagnement psychosocial, médical et judiciaire des survivantes de violences basées sur le genre.
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Histoire
22 décembre 2021
"Dévoilée", un projet photographique pour montrer le visage des violences faites aux femmes
Kitène Yah interpelle sur les violences psychologiques. Zeboué Samira présente une pratique cruelle "légitimée" par la "culture". N'Guessan Joséphine se sert de son vécu d'enfance pour dénoncer la violence conjugale. Ces trois jeunes abidjanaises sont passionnées de photographie. A l’occasion des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles, elles ont choisi d’utiliser leurs appareils photos pour montrer le visage hideux des violences basées sur le genre. Pour ce faire, avec 11 autres jeunes, elles ont pris part, sur une initiative du PNUD dénommée "Dévoilée", à une formation sur les nouvelles techniques de photographie et les violences basées sur le genre. Objectif à l’issue de cette formation, publier 55 œuvres photographiques qui mettent en lumière les différentes facettes des violences faites aux femmes et aux filles et faire de l’art un vecteur essentiel pour renforcer la lutte contre les VBG.
Le vernissage des œuvres photographiques réalisées par ces 14 jeunes dont 10 femmes, a réuni le 3 décembre 2021, à la Rotonde des arts contemporains à Abidjan, la Ministre de la Femme, de la Famille et de l'Enfant et son homologue des Eaux et Forêts, la Représentante Spéciale de l'Union Africaine, l'Ambassadeur de l'Union Européenne, les Représentantes du PNUD et de l’ONU Femmes, des organisations de la société civile et du monde des arts et de nombreux étudiants.
Pour Carol Flore-Smereczniak, Représentante Résidente du PNUD en Côte d’Ivoire, la violence basée sur le genre nous oblige à réfléchir à des modes d’actions pour lutter de manière plus efficace et durable contre ce fléau qui entraine non seulement de graves conséquences physiques et psychologiques mais entravent aussi la participation active des femmes à la vie en communauté, tout en portant atteinte à leurs libertés fondamentales.
"Longtemps exclues des métiers comme la photographie, les femmes y trouvent de plus en plus leur place, et il est important qu’elles y soient encouragées. C’est pour elles un moyen d’autonomisation mais également de réalisation d’œuvres artistiques qui mettent en lumière les femmes, qui sensibilisent et dénoncent en profondeur la violation de leurs droits, notamment les violences faites aux femmes et aux enfants, en valorisant le rôle des femmes ivoiriennes dans la société", a déclaré Mme Smereczniak.
Pour sa part, la Ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Nasséneba Touré, a aussi mis en perspective "la pertinence, le choix de ce métier qu'est la photographie, et qui permet d'immortaliser tous les instants de notre vie". "Je voudrais vous féliciter pour votre adhésion à ce projet qui à travers vos prises de vue met en exergue la souffrance que subissent les femmes".
Commissaire de l’exposition Mamadou Gomis est le président fondateur de la Fédération Africaine sur l’art photographique (FAAP). Il a été le formateur des jeunes photographes durant les dix jours qu’ont duré les sessions de renforcement de leurs capacités. "Ce projet intitulé Dévoilé rejoint l’engagement des jeunes femmes photographes dans la lutte pour la protection des droits des femmes. L’absence ou l’insuffisance de femmes africaines dans le monde de la photographie est une problématique qui questionne notre prise en compte de la représentativité féminine dans le secteur visuel. Il est temps que la photographie faite par les femmes sensibilise et dénonce en profondeur les inégalités de genre", a-t-il souligné.
Au nom des jeunes photographes, Kitène Yah a remercié les initiateurs de ce projet photographique novateur. "Nos photographies aideront à dévoiler le visage multiforme de la violence faite aux femmes et aux filles, particulièrement les mutilations génitales, les violences domestiques, les violences psychologiques, les identités de genre et bien d’autres sujets touchant aux femmes", a-t-elle conclu.
L'album photos du vernissage
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Histoire
07 décembre 2021
ONU Habitat s’implante en Côte d’Ivoire avec un projet d’amélioration des opportunités d’intégration socio-économiques des migrants et communautés locales vulnérables
A l’instar des grandes métropoles subsahariennes, Abidjan connait une croissance urbaine accélérée due en partie aux migrations internes et externes des populations. Cette forte croissance peu maitrisée et les difficultés d’accès à un emploi décent et aux services urbains de base (logement, eau, santé, assainissement, transport, électricité…) qui en résultent, renforcent la précarité et les difficultés d’intégration socio-économiques pour les migrants et les communautés qui les accueillent.
Dans sa mission d’aider les pouvoirs publics à promouvoir un développement urbain durable, le Programme des Nations Unies pour les Établissements Humains (ONU-Habitat), en collaboration avec la Coopération Suisse pour le Développement (SDC), a développé un projet dénommé « Amélioration des opportunités d’intégration des travailleurs migrants et des communautés locales en situation de vulnérabilités dans le Grand Abidjan en Côte d’Ivoire ».
Le lancement de ce projet a réuni le 25 novembre 2021, à Abidjan, les principales parties prenantes impliquées dans sa mise en œuvre. A cette occasion, Mathias Spaliviero, responsable ONU-Habitat pour l’Afrique de l’Ouest, a présenté les principales articulations du projet. « Cette initiative en forme de recherche-action se concentre sur l'élargissement de la sphère des opportunités pour les travailleurs migrants et leurs communautés d'accueil vivant dans des conditions de vulnérabilités afin de leur permettre de s'intégrer dans le Grand Abidjan dans un cadre plus inclusif, de manière durable et plus sûre, renforçant ainsi la cohésion sociale et réduisant l'impact environnemental », a-t-il déclaré.
D’un coût de plus d’1,7 milliards de FCFA (plus de 3 millions USD) et prévu pour s’étendre sur 4 années, le projet comportera deux phases. « Une première phase consistera à collecter des données sur les thématiques des migrations et des vulnérabilités dans le Grand Abidjan et à monter des initiatives pilotes à petite échelle. La seconde phase facilitera une mise à l'échelle des initiatives pilotes et une mise en réseau des leçons apprises et meilleures pratiques du projet », a expliqué Mathias Spaliviero.
Objectif, générer 1.000 emplois décents dans des communautés démunies du Grand Abidjan
Grâce aux activités de recherche-action, le projet permettra aux travailleurs migrants et aux communautés locales vulnérables d’avoir accès à des opportunités plus larges d'emploi et/ou de génération de revenus afin de s'intégrer plus durablement dans le district d’Abidjan. A terme, 1 000 emplois décents devraient être créés grâce à cette initiative qui cible également les autorités municipales de Côte d’Ivoire et d’Afrique de l’Ouest et qui prévoit d’améliorer leur accès à de meilleures pratiques et expériences sur la manière de mieux intégrer les migrants et les communautés locales confrontées à des conditions de vulnérabilité dans les zones urbaines. D’où le plaidoyer de Dr Attahi Koffi, Directeur général de l’Agence d'urbanisme et de prospective d'Abidjan qui, au nom du District autonome d'Abidjan, a souhaité que cette recherche-action intègre davantage de thématiques liées à la précarité en milieu urbain. « Pour être plus efficace, cette initiative devrait analyser les modalités d’insertion socio-économique des migrants dans les villes, avec un accent particulier sur la situation et le rôle des femmes, mais aussi se pencher sur l’impact des politiques publiques sur l’insertion des migrants », a-t-il plaidé. Partenaire financier du projet, la Coopération Suisse pour le Développement, à travers l’Attachée politique de l’ambassade suisse en Côte d’Ivoire, Hawa Diankon, a pour sa part, insisté sur l’appui de son pays à des programmes dédiés à la migration de travail en Afrique de l’Ouest. « L’engagement de la Suisse s’inscrit dans une durée plus longue. Il est donc prévu d’étendre le projet pour couvrir les pays situés le long du corridor Abidjan-Lagos », a-t-elle indiqué avant d’annoncer un partenariat complémentaire avec une autre agence des Nations Unies sur les problématiques de migration et de développement. « Sur les 4 prochaines années, la Coopération Suisse appuiera l’Organisation internationale du Travail -OIT- sur un projet pour la protection des travailleurs dans le secteur agricole et les services domestiques en Côte d’Ivoire. » Un projet aligné sur le Cadre de Coopération 2021-2025 des Nations unies Présent au lancement du projet d’ONU-Habitat, le Coordonnateur résident des Nations Unies en Côte d’Ivoire, Philippe Poinsot, a salué l’alignement de ce projet sur le Cadre de Coopération pour le Développement Durable (CCDD) 2021-2025 des Nations unies. « Partie intégrante du CCDD 2021-2025 signé avec le Gouvernement en janvier 2021, ce projet contribue au Résultat Escompté 7 du CCDD qui vise à assurer à promouvoir l’accès des communautés aux écosystèmes terrestres, marins, ainsi qu'à un cadre de vie, gérés de façon plus durable, intégrée et inclusive », a souligné Philippe Poinsot. « Son lancement vient réaffirmer l’engagement du Système des Nations Unies en Côte d’Ivoire à accompagner le Gouvernement dans l’exécution du Plan National de Développement 2021-2025 et à accélérer nos efforts conjoints vers l’atteinte des Objectifs de Développement Durable », a-t-il conclu. Outre ce projet, le portefeuille d’ONU-Habitat en Côte d’Ivoire inclut également des activités d’amélioration des bidonvilles, l’appui pour l’établissement d’un Centre d’Excellence pour l’habitat dans l’espace de l’Union Économique et Monétaire de l’Ouest Africain (UEMOA) et la formulation d’un projet sous-régional en 2022 en faveur de l’adaptation au changement climatique dans les zones côtières ouest-africaines.
Grâce aux activités de recherche-action, le projet permettra aux travailleurs migrants et aux communautés locales vulnérables d’avoir accès à des opportunités plus larges d'emploi et/ou de génération de revenus afin de s'intégrer plus durablement dans le district d’Abidjan. A terme, 1 000 emplois décents devraient être créés grâce à cette initiative qui cible également les autorités municipales de Côte d’Ivoire et d’Afrique de l’Ouest et qui prévoit d’améliorer leur accès à de meilleures pratiques et expériences sur la manière de mieux intégrer les migrants et les communautés locales confrontées à des conditions de vulnérabilité dans les zones urbaines. D’où le plaidoyer de Dr Attahi Koffi, Directeur général de l’Agence d'urbanisme et de prospective d'Abidjan qui, au nom du District autonome d'Abidjan, a souhaité que cette recherche-action intègre davantage de thématiques liées à la précarité en milieu urbain. « Pour être plus efficace, cette initiative devrait analyser les modalités d’insertion socio-économique des migrants dans les villes, avec un accent particulier sur la situation et le rôle des femmes, mais aussi se pencher sur l’impact des politiques publiques sur l’insertion des migrants », a-t-il plaidé. Partenaire financier du projet, la Coopération Suisse pour le Développement, à travers l’Attachée politique de l’ambassade suisse en Côte d’Ivoire, Hawa Diankon, a pour sa part, insisté sur l’appui de son pays à des programmes dédiés à la migration de travail en Afrique de l’Ouest. « L’engagement de la Suisse s’inscrit dans une durée plus longue. Il est donc prévu d’étendre le projet pour couvrir les pays situés le long du corridor Abidjan-Lagos », a-t-elle indiqué avant d’annoncer un partenariat complémentaire avec une autre agence des Nations Unies sur les problématiques de migration et de développement. « Sur les 4 prochaines années, la Coopération Suisse appuiera l’Organisation internationale du Travail -OIT- sur un projet pour la protection des travailleurs dans le secteur agricole et les services domestiques en Côte d’Ivoire. » Un projet aligné sur le Cadre de Coopération 2021-2025 des Nations unies Présent au lancement du projet d’ONU-Habitat, le Coordonnateur résident des Nations Unies en Côte d’Ivoire, Philippe Poinsot, a salué l’alignement de ce projet sur le Cadre de Coopération pour le Développement Durable (CCDD) 2021-2025 des Nations unies. « Partie intégrante du CCDD 2021-2025 signé avec le Gouvernement en janvier 2021, ce projet contribue au Résultat Escompté 7 du CCDD qui vise à assurer à promouvoir l’accès des communautés aux écosystèmes terrestres, marins, ainsi qu'à un cadre de vie, gérés de façon plus durable, intégrée et inclusive », a souligné Philippe Poinsot. « Son lancement vient réaffirmer l’engagement du Système des Nations Unies en Côte d’Ivoire à accompagner le Gouvernement dans l’exécution du Plan National de Développement 2021-2025 et à accélérer nos efforts conjoints vers l’atteinte des Objectifs de Développement Durable », a-t-il conclu. Outre ce projet, le portefeuille d’ONU-Habitat en Côte d’Ivoire inclut également des activités d’amélioration des bidonvilles, l’appui pour l’établissement d’un Centre d’Excellence pour l’habitat dans l’espace de l’Union Économique et Monétaire de l’Ouest Africain (UEMOA) et la formulation d’un projet sous-régional en 2022 en faveur de l’adaptation au changement climatique dans les zones côtières ouest-africaines.
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Histoire
22 décembre 2021
Des professionnels des médias formés aux principes directeurs de la lutte contre les violences basées sur le genre
Pour lancer la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, l’ONU Femmes Côte d’Ivoire a initié, le 25 novembre 2021, à Abidjan, une formation des professionnel(le)s des médias sur les principes directeurs de la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG). Destinée à améliorer le traitement médiatique des questions liées aux violences basées sur le genre, cette formation a réuni 45 professionnels (le)s des médias (journalistes et patrons de presse).
La formation a porté d’une part sur un exposé des principes directeurs de la lutte contre les violences basées sur le genre et d’autre sur des modules sur l’intégration du genre dans les médias.
Luc Kablan, Spécialiste Genre et VIH à ONU Femmes, a rappelé aux journalistes les principes directeurs dans le traitement des VBG que sont la confidentialité, la sûreté/sécurité, la non-discrimination, le respect. Suite au rappel des notions de genre, il a insisté sur les six types de VBG. « Le viol, les agressions sexuelles, les agressions physiques, le mariage forcé, le déni de ressources et les maltraitances psychologiques et émotionnelles sont les principales formes de violence basée sur le genre », a-t-il souligné.
Experte-journaliste et fondatrice de « Mama Project », un cabinet de formation journalistique et de mentorship féminin, Tatiana Mossot collabore avec des organisations internationales pour renforcer les capacités des journalistes, avec une priorité faite aux questions liées au genre dans les médias. Formatrice pour cette session, elle a rappelé aux journalistes les codes d’éthique et de déontologie et a par la même occasion, échangé avec eux sur la problématique du harcèlement (sexuel) en ligne. « Les professionnels des médias ont eux aussi la responsabilité de participer à prévenir et éliminer les violences faites aux femmes et aux filles. Ils ont un rôle crucial lorsqu’ils traitent l’information sur cette délicate problématique. Ce rôle ne peut être dissocié du code d’éthique et de déontologie qui encadre la profession », a relevé Tatiana Mossot.
Les professionnels des médias ont, dans l’ensemble, souligné la pertinence de cette session de renforcement de leurs capacités sur les violences basées sur le genre. " Je suis heureux que dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, les journalistes soient sensibilisés et formés, ne serait-ce que sur les définitions parce qu’on a l’impression que cela fait partie du quotidien de voir des drames, des cas de viols, de souffrances de femmes, et même de jeunes garçons. Nous stigmatisons souvent les victimes de VBG dans nos contenus. Il était important de dire aux journalistes et aux patrons de presse attention ! Il peut y avoir de la souffrance, de la douleur, et l’angoisse derrière chaque mot ", a fait remarquer le journaliste et blogueur, Fernand Dedeh, à l’issue de cette formation.
La première session de cette formation a été destinée aux journalistes et la seconde a visé spécialement les patrons de presse.
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Communiqué de presse
17 mai 2022
Communiqué final de l'atelier de partage d’expériences, de recueil de contributions et de leçons apprises sur la cohésion sociale en Côte d’Ivoire
CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
Le 12 mai 2022 s’est tenu à Abidjan, un atelier de partage d’expériences, de recueil de contributions et de leçons apprises sur la cohésion sociale en Côte d’Ivoire. Il était présidé par Monsieur Adama Toungara, le Médiateur de la République et organisé par le Ministère de la Réconciliation et de la Cohésion Nationale, avec l’appui du Système des Nations Unies. La Ministre de la Solidarité et de la lutte contre la pauvreté était également présente. Cet atelier a regroupé une centaine de participants représentants des structures gouvernementales, les autorités locales, la société civile, les partenaires techniques et financiers, les entités du Système des Nations Unies, impliqués dans la mise en œuvre d’interventions multiformes, en lien avec la cohésion sociale en Côte d’Ivoire. L’atelier a été marqué par trois temps forts à savoir :
La cérémonie d’ouverture
La phase des communications et des échanges
La cérémonie de clôture
I. LA CÉRÉMONIE D’OUVERTURE
Cette cérémonie d’ouverture a enregistré trois allocutions : d’abord l’intervention du Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies, suivie de l’allocution du Ministre de la Réconciliation et de la Cohésion Nationale et enfin le discours d’ouverture du Médiateur de la République.
II. LA PHASE DES COMMUNICATIONS ET DES ÉCHANGES
La phase des communications
Mme Grace F. KPOHAZOUNDE, Conseillère paix et Développement du Bureau du Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies, a communiqué sur le thème : « Résultats, bonnes pratiques et leçons apprises en matière de cohésion sociale : bonnes pratiques, analyses et réflexion conjointes ».
M. TIMITE Falley, Directeur Général de la Cohésion Nationale, est intervenu sur le thème : « Défis actuels en matière de réconciliation et de cohésion sociale ; perspectives : les succès à capitaliser, initiatives, résultats et consolidation des acquis ».
M. SANOGO Mamadou, Sous-directeur du renforcement de la Cohésion sociale à la Médiature, sur le thème : « Le Médiateur de la République et la cohésion en Côte d’Ivoire : attributions, actions, leçons et bonnes pratiques ».
Les participants ont pu recueillir et croiser les bonnes pratiques et les leçons apprises de plusieurs années de mise en œuvre de programmes et projets dans le domaine de la cohésion sociale par des acteurs multiformes, sur toute l’étendue du territoire ivoirien. Ils ont également bénéficié de l’expérience des autorités locales sur la prévention et la gestion des conflits. La réflexion conjointe sur les défis résiduels en matière de cohésion sociale, a permis de dégager des priorités thématiques et géographiques pour les années à venir.
Plusieurs bonnes pratiques figurant en annexe du présent document ont émergé des échanges des participants. Par ailleurs, afin de faciliter la consolidation de ces bonnes pratiques, les participants ont décidé la mise en place d’un système de gestion des connaissances regroupant les bonnes pratiques en matière de cohésion sociale, qui sera accessible sur le site internet du Ministère de la Réconciliation et de la Cohésion Nationale. Cet outil favorisera le partage et la divulgation des bonnes pratiques et facilitera par la même occasion, leur mise à échelle par toutes les parties prenantes de la cohésion sociale.
Au cours des échanges, plusieurs orientations ont été formulées pour l’élaboration de la nouvelle Stratégie Nationale de la Réconciliation et de la Cohésion Sociale.
Relativement à la priorisation géographique et thématique en matière de cohésion sociale
- Les conflits inter et intracommunautaires latents demeurent importants sur l’ensemble du territoire et particulièrement dans les régions de l’ouest et dans le centre du pays.
- Les conflits liés au foncier se retrouvent sous diverses formes sur toute l’étendue du territoire.
- Les conflits liés à l’exploitation des ressources naturelles, notamment du bois et des forêts classées sont prédominants à l’ouest, tandis que l’orpaillage illicite est retrouvé plus particulièrement au centre et au Nord-Est.
- Les conflits liés à la chefferie sont retrouvés sur l’ensemble du territoire, mais plus courants dans la moitié sud du pays.
- Les conflits agriculteurs-éleveurs sont de plus en plus fréquents et se retrouvent principalement dans le centre et dans le nord du pays.
- Les conflits frontaliers pour lesquels sept régions sont concernées à ce jour.
- Les conflits administratifs sont observables sur l’ensemble de l’étendue du territoire.
Relativement à l’approche de résolution des conflits
Les participants ont encouragé une approche de résolution des conflits basée sur la culture de la paix, l’éducation à la paix, la non-violence et la lutte contre la désinformation.
Le renseignement, l’écoute, l’humilité et la prise en compte des bonnes pratiques coutumières dans la résolution des conflits ont été prônés.
Relativement au renforcement de l’architecture de paix en Côte d’Ivoire
Les participants ont dans leur ensemble reconnu l’existence d’une architecture de paix en Côte d’Ivoire permettant l’alerte précoce, l’écoute, la médiation, le suivi de la médiation et la sensibilisation. Des structures étatiques et la société civile se sont également accordés sur la nécessité d’une approche décentralisée, un renforcement de la synergie, de la coordination et la capitalisation des bonnes pratiques.
À l’issue des échanges, les recommandations suivantes ont été formulées :
- Faire un plaidoyer auprès de l’Etat de Côte d’Ivoire pour le renforcement des moyens du dispositif d’alerte précoce en apportant des mesures d’accompagnement aux acteurs bénévoles afin d’en faire des partenaires de l’action de l’Etat.
- Renforcer la coordination de l’alerte précoce par de plus grands moyens matériels ainsi que la production statistique sectorielle du domaine de la cohésion nationale.
- Fluidifier et vulgariser les procédures de partage d’informations dans le mécanisme d’alerte précoce par un renforcement de capacités techniques sur l’architecture de paix et ses mécanismes ainsi que sur les moyens de détection des premiers signaux de conflits.
- Mener des actions pour la promotion du renforcement de l’appartenance à la Nation ivoirienne, une et indivisible, à travers des actions fédératrices.
- Renforcer l’infrastructure de paix, à travers une meilleure synergie et coordination des acteurs.
III. LA CÉRÉMONIE DE CLÔTURE.
La cérémonie de clôture a enregistré l’intervention du Ministre de la Réconciliation et de la Cohésion Nationale.
Abidjan, le 12 mai 2022
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Communiqué de presse
02 décembre 2021
Le Fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix lance une nouvelle initiative entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso pour le renforcement de la sécurité et la cohésion sociale aux frontières
Le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, M. Vagondo Diomandé et le Coordonnateur Résident des activités opérationnelles du Système des Nations Unies en Côte d’Ivoire, M. Philippe Poinsot, ont procédé ce 2 décembre 2021 à Abidjan, à la signature d’un projet transfrontalier pour le renforcement de la sécurité et de la cohésion sociale entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso.
Ce projet dénommé « Renforcer la gouvernance des zones frontalières pour consolider la cohésion sociale et prévenir les conflits » est financé à hauteur de 4 000 000 USD (près de 2,4 milliards de FCFA) par le Fonds pour la Consolidation de la paix des Nations Unies (PBF) et sera mis en œuvre conjointement par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF).
« Ce financement du PBF émane de la volonté des Nations Unies d’accompagner la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso dans leurs efforts de lutte contre l’avancée de l’extrémisme violent à leurs frontières. Plus concrètement, face aux dynamiques évolutives de conflit en lien avec la crise au Sahel, cette initiative conjointe visera à appuyer les deux Gouvernements à renforcer la résilience des populations des zones frontalières entre ces deux pays », a indiqué Philippe Poinsot, Coordonnateur résident des Nations Unies en Côte d’Ivoire.
En Côte d’Ivoire, le projet couvrira les régions du Bounkani et du Tchologo au Nord-Est et au Burkina Faso, seront concernées les régions du Sud-Ouest et des Cascades. L’initiative conjointe permettra de renforcer les cadres de concertation dans les zones frontalières entre les populations, les autorités et les Forces de défense et de sécurité et d’améliorer l’accès des populations aux services sociaux de base prioritaires.
Le Ministre de l'Intérieur et de la Sécurité a salué l’appui du Système des Nations Unies à la Côte d'Ivoire et s'est engagé à une mise en œuvre effective du projet pour le bénéfice des populations frontalières entre la Cote d'Ivoire et le Burkina-Faso.
« A l’instar du récent projet d’engagement transfrontalier entre la Côte d'Ivoire et le Libéria, cette initiative de renforcement de la sécurité et de la cohésion sociale entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso s’inscrit dans la vision du Secrétaire général de l’ONU sur la prévention des conflits. Cette vision rappelle que les initiatives régionales dans les domaines de la paix et de la sécurité sont des instruments clés pour prévenir et résoudre durablement les conflits, ainsi que pour renforcer la résilience des États face aux menaces actuelles et assurer le développement durable », a conclu le Coordonnateur résident des Nations Unies en Côte d’Ivoire.
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Communiqué de presse
23 novembre 2021
Le Président de Côte d’Ivoire Ouattara et le Président du FIDA, Gilbert F. Houngbo s’entretiendront des investissements dans la petite agriculture pour l’élimination de la faim et de la pauvreté
Alors que la COP 26 vient tout juste de s’achever et que les pays doivent continuer d’œuvrer pour favoriser leur développement tout en prenant des mesures contre les changements climatiques, le Président du Fonds international de développement agricole (FIDA), Gilbert F. Houngbo, se rendra en Côte d’Ivoire du 21 au 23 novembre pour des entretiens stratégiques avec le Président Alassane Ouattara et d’autres responsables gouvernementaux. Il rencontrera également des petits exploitants agricoles sur le terrain. Les changements climatiques, le renforcement de la résilience, la transformation du monde agricole et la prospérité rurale, l’établissement de partenariats stratégiques et les petits exploitants agricoles constitueront les thèmes principaux à l’ordre du jour.
Bien que l’économie de la Côte d’Ivoire soit l’une des plus dynamiques du continent africain, la pauvreté continue de toucher la moitié des habitants des zones rurales. L’agriculture demeure la clé de voûte de l’économie, et le pays figure parmi les principaux producteurs mondiaux de nombreux produits agricoles (cacao, mangues, noix de kola, etc.). Les petits producteurs sont à l’origine d’au moins 75% de la production agricole totale; c’est pourquoi il est important de consacrer des investissements ciblés en faveur du renforcement de leur résilience climatique.
En Côte d’Ivoire, comme dans l’ensemble de l’Afrique, les petits exploitants agricoles jouent un rôle clé dans la mise en œuvre de solutions efficaces face aux défis mondiaux. Il est primordial de réduire la pauvreté et d’améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des petits exploitants agricoles en soutenant des filières de produits de base qui ouvrent la possibilité d’accroître les revenus et de renforcer la résilience climatique et l’emploi dans les zones rurales. En ayant accès à des systèmes d’information météorologique, à des outils de préparation aux catastrophes, à des technologies et formations aux réseaux sociaux, à des terres, ainsi qu’à des techniques et des équipements de transformation à forte valeur ajoutée, les petits exploitants agricoles peuvent produire en quantité suffisante pour nourrir une population croissante et, dans le même temps, restaurer les écosystèmes dégradés et réduire l’empreinte carbone de l’agriculture. Tout cela nécessitera des investissements – du secteur public comme du secteur privé – en faveur des populations rurales les plus pauvres et les plus marginalisées.
Houngbo s’entretiendra avec le Président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara; le Ministre d’État, Ministre de l’agriculture et du développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani; le Ministre de l’économie et des finances, Adama Coulibaly; le Ministre des ressources animales et halieutiques, Sidi Tiémoko Touré et le Ministre de l’environnement et du développement durable, Jean-Luc Assi. Les discussions porteront sur l’importance d’investir dans la résilience climatique pour atteindre les objectifs d’élimination de la faim et de la pauvreté dans le pays d’ici à 2030. Houngbo s’entretiendra également avec l’équipe pays des Nations Unies en Côte d’Ivoire pour examiner les progrès accomplis dans le cadre de la réforme des Nations Unies sur le terrain. Il rencontrera aussi le personnel du FIDA établi au Bureau régional du FIDA à la faveur du processus de décentralisation.
Durant sa visite à Abidjan, Houngbo signera avec Jean Sansan Kambilé, Ministre de la justice et des droits de l’homme (au nom de Kandia Kamara, Ministre des affaires étrangères de la Côte d’Ivoire, de l’intégration africaine et de la diaspora), l’accord avec le pays hôte concernant le Bureau régional du FIDA. Le Bureau régional coordonnera la réalisation de toutes les interventions en Afrique de l’Ouest et du Centre, d’autant que le transfert des activités de Rome à Abidjan accroît la proximité entre le FIDA et ses bénéficiaires. La présence du FIDA dans la capitale ivoirienne contribuera à l’établissement de partenariats renforcés pour la transformation durable des systèmes alimentaires au profit des agricultrices et agriculteurs et d’habitants des zones rurales en général.
Houngbo se rendra également à Divo, où il rencontrera les petits producteurs de cacao membres de l’Union des sociétés coopératives Kimbê (ECOOKIM), une alliance de 29 coopératives de producteurs de cacao, pour observer comment l’union ECOOKIM transforme leur vie et les difficultés auxquelles ils font face. ECOOKIM a bénéficié d’un prêt du Fonds d’investissement pour l’entrepreneuriat agricole, lancé par le FIDA, l’Union européenne, le Groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, le Luxembourg et l’Alliance pour une révolution verte en Afrique, afin d’apporter aux petits producteurs un appui sous la forme de microprêts et d’activités de formation aux meilleures pratiques agronomiques.
ECOOKIM est la plus grande union qui aide ses membres à faire certifier leurs fèves de cacao. Elle utilise les primes résultant de la certification pour accroître l’accès à l’eau et à l’éducation, en construisant des pompes et des écoles dans les villages où les coopératives membres de l’union exercent leurs activités.
Depuis 1984, le FIDA a participé au financement de 12 programmes et projets de développement rural en Côte d’Ivoire, en investissant 174,69 millions d’USD sur un coût total de 419,67 millions d’USD, dans l’intérêt direct de 585 500 ménages ruraux.
Album-photos de la visite du Président du FIDA en Côte d'Ivoire
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Communiqué de presse
12 octobre 2021
Le HCR recommande la levée du statut de réfugié pour les Ivoiriens
« Au regard des changements fondamentaux et durables en Côte d’Ivoire, j’ai le plaisir de recommander une cessation générale du statut de réfugié pour les ivoiriens, qui prendrait effet le 30 juin 2022 », a déclaré le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, à l’ouverture de la 72e session annuelle du Comité exécutif du HCR cette semaine.
La recommandation d’appliquer les clauses de cessation issues de la Convention de 1951 sur les réfugiés se fonde sur une analyse approfondie de la situation en Côte d’Ivoire. Elle s’accompagne de mesures concrètes destinées à promouvoir des solutions durables pour les réfugiés ivoiriens. Ces dispositions visent notamment à faciliter leur retour volontaire et leur réintégration dans leur pays d’origine, ainsi que la possibilité de demander la résidence permanente ou la naturalisation, pour ceux qui ont noué des liens solides avec leur pays d’accueil. Les réfugiés qui présentent encore des besoins en matière de protection internationale auront le droit de demander une dispense de cessation, par le biais de procédures conformes au droit international.
Selon les données dont dispose le HCR, il y a actuellement environ 91 000 réfugiés et demandeurs d’asile ivoiriens dans le monde. Quelque 51 000 d’entre eux vivent en Afrique de l’Ouest - dont 33 000 rien qu’au Libéria - et 22 000 autres en Europe.
Le HCR a salué les engagements pris par les États dans le cadre de la stratégie de solutions globales pour les réfugiés ivoiriens, lors de la réunion annuelle du Comité exécutif du HCR à Genève cette semaine.
« Je salue l’exemple donné par le gouvernement de la Côte d’Ivoire ainsi que ceux du Ghana, de la Guinée, du Libéria, du Mali, de la Mauritanie et du Togo, qui ont affiché la volonté politique de mettre en œuvre une feuille de route complète pour trouver des solutions en faveur des réfugiés ivoiriens, dont certains sont déplacés depuis des décennies », a déclaré Filippo Grandi. « Cet effort régional mérite les applaudissements de l’ensemble de la communauté internationale. »
Depuis 2011, quelque 290 000 réfugiés ivoiriens installés dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest sont rentrés volontairement en Côte d’Ivoire. Une enquête menée dans la région indique que 60% des réfugiés restants souhaitent être rapatriés, 30% sont encore indécis et 10% veulent rester dans leur pays d’accueil et demander la résidence.
Le HCR organise des convois hebdomadaires depuis le Libéria pour permettre aux Ivoiriens qui le souhaitent de rentrer chez eux. Depuis la fin du mois d’août, quelque 5000 réfugiés ont été réunis avec des membres de leur famille, qu’ils n’ont parfois pas vus depuis des décennies. Le HCR fournit également un soutien financier aux réfugiés rapatriés afin de faciliter leur réintégration.
Les Ivoiriens ont fui deux guerres civiles entre 2002 et 2007, et entre 2011 et 2012. Des milliers d’Ivoiriens ont également fui vers les pays voisins en 2020, craignant les violences liées au scrutin présidentiel et aux législatives.
Le HCR reste déterminé à aider la Côte d’Ivoire et les pays hôtes à mettre en œuvre la recommandation de cessation et continue à plaider pour que les États fournissent aux réfugiés des documents d’état civil, d’identité et de voyage. En Côte d’Ivoire, cela inclut la délivrance d’actes de naissance, qui permettent l’inscription à l’école, l’obtention des cartes d’identité nationales et qui donnent le droit de voter.
Il est essentiel que les États et les autres acteurs apportent un soutien absolu à ces solutions en temps utile et de manière concertée afin de faciliter l’inclusion sociale et de réduire le risque d’apatridie.
Le lien vers la stratégie de solutions globales est disponible ici [en anglais].
Les vidéos sont disponibles ici
Pour de plus amples informations, veuillez svp contacter :
A Dakar (régional), Fatoumata Sinkoun Kaba, lejeunek@unhcr.org +221 78 526 87 14
A Dakar (régional), Selim Meddeb Hamrouni, meddebha@unhcr.org +221 77 092 13 52
A Genève, Boris Cheshirkov, cheshirk@unhcr.org +41 79 446 36 81
A New York, Kathryn Mahoney, mahoney@unhcr.org +1 347 443 7646
NOTES AUX JOURNALISTES
Déplacements en Côte d’Ivoire au cours des deux dernières décennies
Les deux crises internes ivoiriennes de 2002-2007 et 2011-2012 ont chacune entraîné des vagues distinctes de déplacements de civils à grande échelle à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Au cours de la première crise ivoirienne (2002-2007), environ 750 000 personnes ont été déracinées, dont 50 000 réfugiés qui ont fui vers le Libéria, la Guinée et le Mali. De décembre 2010 à fin février 2011, des violences post-électorales ont entrainé le déplacement d’un autre demi-million d’Ivoiriens, dont 290 000 réfugiés, la plupart ayant fui au Libéria.
La quasi-totalité des réfugiés ivoiriens en Afrique de l'Ouest qui ont fui à la suite de ces deux guerres civiles se sont vu accorder le statut de réfugié sur une base prima facie (à première vue) en vertu de l'article I(2) de la Convention de l'OUA de 1969. Cette formule est appropriée si la plupart des personnes qui arrivent dans le groupe peuvent être considérées comme étant des réfugiés sur la base d’informations objectives se rapportant à la situation qui règne dans le pays d’origine.
Une troisième vague de déplacement s’est produite de la mi-2020 au début de 2021, lorsque 33 970 Ivoiriens ont fui en prévision des violences potentielles associées à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 et aux élections législatives du 6 mars 2021. La plupart d’entre eux sont actuellement enregistrés comme demandeurs d’asile, leurs demandes étant en cours d’examen par les autorités compétentes.
Les raisons qui conduisent le HCR à recommander la clause de cessation
La recommandation du HCR repose sur les changements fondamentaux et durables qui ont eu lieu en Côte d’Ivoire depuis 2011. Les éléments clés qui caractérisent ces changements sont :
La situation sécuritaire dans une large partie de la Côte d’Ivoire s’est progressivement améliorée depuis avril 2011.
La création de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation en 2011 et d’une commission d’enquête nationale pour enquêter sur les violations des droits de l’homme pendant la crise politique.
L’accès à la citoyenneté ivoirienne et aux documents d’identité nationaux a été une question centrale dans les différentes crises politiques qui ont secoué le pays, avec de nombreuses restrictions à l’accès aux documents de nationalité et au droit de vote et de participation aux élections introduites à partir de 1995. Toutefois, des textes de loi essentiels ont été adoptés depuis 2013 pour remédier à ces restrictions.
L’adoption d’une loi d’amnistie en décembre 2018.
Le lancement du dialogue politique avec l’opposition en décembre 2020.
Les élections parlementaires inclusives en mars 2021, avec la participation des principaux partis politiques pour la première fois depuis la crise politique dix ans plus tôt. Les résultats annoncés par la Commission électorale indépendante indiquent que le parti au pouvoir a remporté 49,18 % des sièges à pourvoir, contre 26,98 % pour la principale coalition d’opposition.
La libération d’un certain nombre de membres de l’opposition détenus.
La création d’un ministère de la Réconciliation nationale en mars 2021.
Le retour de dirigeants de l’opposition de premier plan depuis février 2021, notamment l’ancien président Laurent Gbagbo.
Tout ce qui précède a conduit le HCR à considérer ces changements comme fondamentaux, stables et durables et recommande donc une cessation générale du statut de réfugié pour les réfugiés ivoiriens qui ont fui le pays en raison des crises politiques passées, qui prendra effet le 30 juin 2022.
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Communiqué de presse
17 septembre 2021
Déclaration conjointe relative à la feuille de route pour les solutions durables à la situation des réfugiés ivoiriens
DECLARATION CONJOINTE RELATIVE A LA FEUILLE DE ROUTE POUR LES SOLUTIONS DURABLES A LA SITUATION DES REFUGIES IVOIRIENS
ABIDJAN, COTE D'IVOIRE, 7 SEPTEMBRE 2021
Préambule
Nous, Ministres et Chefs de délégation des États et Gouvernements de la République de Côte d'Ivoire, de la République du Ghana, de la République de Guinée, de la République du Liberia, de la République du Mali, de la République Islamique de Mauritanie, de la République Togolaise et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, réunis à Abidjan, en Côte d'Ivoire le 7 Septembre 2021 lors de la réunion régionale sur la Feuille de Route pour les Solutions Durables à la Situation des Réfugiés Ivoiriens ;
Nous fondant sur les dispositions de la Feuille de Route pour les Solutions Durables à la Situation des Réfugiés Ivoiriens adoptée en Novembre 2018 lors de la réunion d'Abidjan, en Côte d'Ivoire et la réunion de suivi qui s'est tenue à Accra, au Ghana, en octobre 2019;
Reconnaissant l'engagement et la volonté extraordinaires des pays d'asile en faveur de la protection et l'assistance aux réfugiés depuis plus de deux décennies;
Félicitant l'ensemble des Etats et gouvernements signataires de la Feuille de Route pour les mesures politiques, administratives, juridiques, sécuritaires, humanitaires, économiques et de développement mises en œuvre dans le but d'identifier des solutions de longue durée aux situations de déplacement forcé ;
Saluant le processus de réconciliation nationale prôné par les autorités ivoiriennes, y compris l'adoption de la loi n° 2018-980 du 27 décembre 2018 portant ratification de l'ordonnance n° 2018-669 du 6 août 2018 portant amnistie, qui a créé les conditions propices au retour des réfugiés et déplacés internes dans la sécurité et la dignité ;
Notant que depuis 2011, plus de 274.000 réfugiés sont rentrés volontairement et sont réintégrés en Côte d'Ivoire, tandis que 87 000 réfugiés et demandeurs d'asile ivoiriens à travers le monde demeurent en exil ;
Considérant que les circonstances ayant poussé les Ivoiriens à l'exil ont fondamentalement changé, justifiant la nécessité d'envisager la mise en application de la cessation du statut de réfugié ;
Réaffirmant notre engagement commun en faveur de la mise en œuvre de solutions durables à la situation des réfugiés et demandeurs d'asile ivoiriens ;
Déclarons solennellement :
II. Sur les objectifs :
Entériner la Feuille de Route révisée pour les solutions durables à la situation des réfugiés ivoiriens dans l'objectif de parvenir à des solutions de long-terme pour tous les réfugiés ivoiriens, notamment la promotion du rapatriement volontaire, l'intégration locale par l'acquisition d'une résidence permanente ou de la nationalité ;
Recommander officiellement l'invocation de la clause de cessation du statut de réfugié, conformément aux paragraphes 6 (a) (e) et (f) du Statut du HCR, à l'article 1C (5) et (6) de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et à l'article 1 (4) (e) de la Convention de 1969 de l'Organisation de l'Unité Africaine régissant les· aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique; annonce qui sera formalisée lors de la ?2ème session du Comité Exécutif du HCR ;
Convenir de mesures concrètes et d'un calendrier pour faciliter la mise en œuvre de la Feuille de Route révisée permettant ainsi l'entrée en vigueur de la cessation du statut de réfugié au 30 juin 2022;
Ill. Sur les mesures garantissant le rapatriement volontaire et la réintégration
Promouvoir le rapatriement volontaire et accompagner les réfugiés ivoiriens à bénéficier de cette solution jusqu'au 31 juillet 2022, ainsi que la réintégration des rapatriés ivoiriens dans leur pays d'origine ;
Organiser des campagnes d'information pour apporter aux réfugiés des informations fiables et objectives quant au rapatriement volontaire et à la réintégration en Côte d'Ivoire ;
Renforcer les mesures administratives, judiciaires et sécuritaires pour garantir un retour dans la sécurité et la dignité et une réintégration durable ;
Garantir la reconnaissance par les services compétents de l'Etat du formulaire de rapatriement volontaire tenant lieu de document temporaire d'identité en vue de faciliter le retour et la réintégration, et ce jusqu'à la délivrance de documents d'identité nationaux ;
Renforcer les conditions propices au rapatriement durable par la mise en œuvre de mesures concrètes favorisant la cohésion sociale et permettant le rapatriement sans crainte de discrimination, persécution ou poursuites judiciaires, conformément à la loi n° 2018-980 du 27 décembre 2018 portant ratification de l'ordonnance n° 2018-669 du 6 août 2018 portant amnistie;
Faciliter l'accès et la restitution aux logements, terres et biens meubles et immeubles en conformité avec les lois, procédures et pratiques en vigueur;
Veiller à la jouissance effective par les rapatriés y compris ceux rentrés spontanément, de leurs droits civils, politiques, socio-économiques et culturels ainsi que leur accès aux services publics au même titre que tous les autres citoyens;
Faciliter la délivrance des documents d'identité et des actes d'état civil aux rapatriés afin de permettre la pleine réalisation de leurs droits civiques, notamment leurs passeports, documents d'identité, actes de naissance, mariage, divorce, adoption, décès, ainsi que les titres fonciers ;
Garantir la reconnaissance légale des actes d'état civil (actes de naissance, décès, mariage, divorce, adoption) délivrés par les autorités des pays d'asile ;
Promouvoir la réintégration des rapatriés dans le système éducatif national de Côte d'Ivoire et assurer la reconnaissance et l'équivalence des diplômes académiques et certificats professionnels délivrés aux réfugiés dans les pays d'asile;
(Voir document joint pour la suite de la Déclaration conjointe)
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